Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 1
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0176

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
160

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

à peine perceptible des quatre piliers du Dôme, sur ceux du reste de
l’édifice, démontrent que ces piliers centraux n’étaient certainement
pas destinés à porter quelque motif architectonique qui pût lutter par
son ampleur avec la coupole de Florence. C’est donc sur une autre partie
de l’édifice que se trouvait forcément transporté le champ de la lutte.
On devine que c’est vers la façade ; une petite excursion à Bologne
précisera la chose. Pénétrons dans la sacristie de San-Petronio,
devenu l’un des sanctuaires de l’art italien, grâce à la collection si
intéressante et si instructive de projets pour l’achèvement de la façade
de cette vaste église.

Nous y voyons les grands architectes de la Renaissance, les
Peruzzi, les Palladio, les Vignole, Jules Romain et Cristoforo Solari
et bien d’autres, tantôt dans leur propiœ style, tantôt dans celui du
Moyen Age, aux piûses avec la composition d’une façade pour cette
troisième œuvre imposante du gothique en Italie. Mais, outre ces des-
sins, on conserve, dans une certaine armoire, un vénérable modèle
en bois du monument entier.

N’est-on pas frappé aussitôt d’y rencontrer une disposition, unique
en Italie, fréquente dans beaucoup de cathédrales du Nord, françaises
surtout, qui consiste à orner chacune des façades du transept de deux
clochers importants. Ces quatre clochers nous semblent pleins d’élo-
quence pour la cause que nous étudions. En effet, Bologne entrait la
dernière en lice, et, dans une lutte à la fois municipale et monu-
mentale, voulait, par sa coupole, rivaliser avec celle de Florence, par
ses campaniles avec ceux de la cathédrale de Milan. Et comment les
dépasser? En réunissant coupole et campaniles avec d’autres propor-
tions, dans le plus beau de tous les groupements architectoniques,
celui d’une coupole centrale gardée aux angles de l’édifice par quatre
tours, groupement que l’on admire sur une échelle réduite, mais
imposante encore, précisément à Milan, dans l’ancienne église de San-
Lorenzo.

Rien, dans l’aspect actuel du plan de la cathédrale de Milan, n’au-
toriserait à admettre que sa croisée devait être aussi relevée par une
disposition reposant en partie sur le même principe. Et cependant,
devant la précision des textes, le doute n’est pas permis.

Dans le procès-verbal de la deuxième discussion qui eut lieu le
dimanche 25 janvier 1400, entre Jean Mignot et les ingénieurs de la
fabrique, l’ingénieur parisien, qualifié ailleurs de peintre, prétend
que « les quatre tours qui sont commencées pour soutenir le Tiburio do
ladite église, n’ont ni piliers ni fondations capables de les soutenir ».
 
Annotationen