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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nolhac, Pierre de: Un nouveau portrait de Pétrarque
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0184

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168

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Louis XII, au commencement du xvi° siècle, avec une grande partie de
la bibliothèque réunie par les ducs de Milan au château de Pavie. Le
texte appelle des observations nombreuses, qui seront faites ailleurs.
Je me bornerai ici à celles qui regardent l’authenticité du portrait.

Il est impossible cependant de ne pas jeter un coup d’œil sur le
dessin à la plume, rehaussé de bistre qui fait face au profil de
Pétrarque et qui semble de la même main. C’est une représenta-
tion symbolique de la Gloire, bien placée en tête des biographies
enthousiastes que l’ardent promoteur de la culture classique a
consacrées aux principaux héros de l’antiquité romaine, de Romulus
à César. Sur un char traîné par deux chevaux montés par des génies
nus et ailés, qui soufflent dans de longues trompettes munies
d’ailes, est assise une femme couronnée, vêtue d’un grand manteau
agrafé sur la poitrine et portant deux ailes éployées. Elle tient de la
main gauche des couronnes de laurier, qu’elle distribue de la main
droite. Au-dessus d’elle, un second couple de génies envolés sonne
de la trompette. Au-dessous, sont réunis deux groupes de cavaliers,
les mains et les regards tendus vers la céleste distributrice; la
plupart sont casqués et en armure complète; il y en a trois avec
une couronne royale, et beaucoup d’autres en bonnets; plusieurs
chevaux, portent un caparaçon de guerre.

M. Müntz a publié pour la première fois, dans cette Histoire de
l'art pendant la Renaissance si riche en renseignements nouveaux 3,
une scène du genre de celle qui vient d’être décrite. C’est encore
une miniature, qui est exposée depuis longtemps dans les vitrines
de la Galerie Mazarine; elle précède précisément un autre manuscrit
du De T'iris, qui est, comme le nôtre, du dernier quart du xive siècle,
et dont l’ornementation révèle aussi, avec certitude, la provenance
de l’Italie du nord 3. C’est une peinture complète en camaïeu,
sur ciel bleu et gazon vert, avec des rehauts de gouache un peu
lourds et quelques traits d’or derrière la figure de la Gloire. Elle
présente d’assez grandes différences avec notre dessin. Celui-ci
atteste une main plus sûre et plus délicate; c’est l’œuvre d’un véri-
table artiste, qui fut peut-être, en son temps,

L’onor di quelT arle
Che alluminarc c chiamata in l’arisi.

1. La figure centrale porte seule quelques rehauts de gouache.

2. T. I, p. 229 (gravure sur bois très réduite).

3. Paris, lat. 6091 I.
 
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