Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Nolhac, Pierre de: Un nouveau portrait de Pétrarque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0187

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
UN NOUVEAU PORTRAIT DE PÉTRARQUE. 171

est nécessaire de citer les suivantes : Hoc opus expletum quod invidia
carere queror suscipe, clementissime Patavi cluctor, et vive diu felix et vale,
yentibus decus insigne. — Transcriptus propria manu et expletus millesimo
trecentesimo septuagesimo nono die vigesimo quinto ianuarii. — Lombardi
a Serico quorundarn Claris simorum heroum ad inclitum Franciscum de
Cararia Patavi dominum post Francisci Petrarce poele laureati obituin
explicit supplementum.

L’ornementation du manuscrit est-elle contemporaine de la trans-
cription? On n’en peut douter, car, vers les deux tiers du volume, à
l’endroit même où se termine la partie composée par Pétrarque,
figure un ornement assez considérable, un de ces tableaux carrés
remplis de lettres fréquents à cette époque, et qui donne, répété
dans tous les sens, le nom du donataire François de Carrare, sur-
monté de l’inscription Clarissimo Duci Francisco. Cette partie de la
décoration montre que le manuscrit, destiné au seigneur de Padoue
et impatiemment attendu par lui, était tout prêt à lui être offert.
D’autre part, pour être sûr qu’il l’a réellement possédé, il suffit de
constater la présence du volume dans la collection de Galeaz Visconti,
qui a fait ajouter assez grossièrement au frontispice son écusson à
la guivre. On sait que François de Carrare céda par force son domaine
de Padoue au seigneur de Milan, en l’année 1388 1 ; à cette époque ou
un peu plus tard, une partie des trésors et des livi’es réunis par
l’ami de Pétrarque furent emportés au château de Pavie ; on fit
disparaître des manuscrits les devises et les écussons du propriétaire
dépossédé; c’est ainsi, par exemple, que, dans l’inscription citée plus
haut, on essaya d’effacer le mot Francisco. Le manuscrit du De Viris
a donc figuré dans la bibliothèque de François de Carrare à partir du
commencement de 1379, et c’est à ce moment qu’il convient de rap-
porter l’exécution du portrait de la deuxième page.

Ce portrait offre, par sa provenance même, des garanties assez
rares dans les monuments de l’ancienne iconographie. Il a été exécuté,
en effet, selon toutes vraisemblances, sur l’initiative et sous la direc-
tion d’un homme qu’on peut dire le meilleur ami des dernières années
de Pétrarque, ce Lombardo délia Seta, qui partagea le séjour du vieux
poète à Padoue et à Arqua, qui fut longtemps son secrétaire, son
collaborateur, son homme d’affaires, avant d’être choisi, par une
marque suprême de sa confiance, pour son exécuteur testamentaire.
Los lettres que lui adresse Pétrarque, et qui sont conservées dans sa

1. Muralori, l. XVI, 805.
 
Annotationen