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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Le château de Laeken: correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0197

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE.

181

Deux mesures s’imposaient à l’occasion du transfert du Musée d’Anvers : l’exécu-
tion d’un ensemble de photographies des principales œuvres constituant la collection
et la publication d’un catalogue nouveau, mis au courant de la science. Excellent
à l’époque de sa publication, — il y a quinze ans de cela, — le catalogue du Musée
d’Anvers est aujourd'hui totalement suranné. Tout le monde est d’accord là-dessus.
Mais l’édition ancienne était malheureusement si considérable que l'on hésitait à
faire les frais d'une réimpression immédiate. Je suis heureux de pouvoir annoncer
que nous aurons à la fois les photographies et le catalogue.

Au catalogue du Musée d’Anvers se rattache de la manière la plus intime le
nom d'un homme que la mort vient d’enlever aux lettres belges, dans leurs rap-
ports avec les Beaux-Arts : le chevalier Léon de Burhure de Wesembeke. Mort à
l’àge de près de quatre-vingts ans, le défunt avait des titres nombreux à la recon-
naissance de ceux qui s’occupent de l’histoire des anciens artistes flamands.

Bien que compositeur de musique, compositeur fécond, M. de Burbure s’était voué,
depuis un nombre considérable d’années, avec un zèle infatigable, à l’étude des
sources de notre histoire artistique. Chargé du classement des archives de la cathé-
drale d’Anvers, il put, au cours de cet immense travail, réunir un ensemble de
documents dont plusieurs ont une importance singulière. Les recherches de M. de
Burbure sur les Van der Weyden, sur Quentin Matsys et quantité d’autres maîtres
illustres, ont à peine besoin d’être rappelées. Elles ont fait justice de quantité
d’erreurs admises jusqu’alors par les critiques les plus marquants. Réunies en
volumes les précieuses notes colligées par le zélé chercheur étaient classées avec
un ordre admirable et pourvues de tables. Après avoir toujours prêté de la manière
la plus libérale son concours aux travailleurs, M. de Burbure a voulu qu’ils pro-
fitassent après lui encore du fruit de ses recherches. La ville d’Anvers entrera en
possession de toutes scs notes, lesquelles seront déposées aux archives.

Extraordinairement versé dans l’histoire des musiciens flamands, M. de Burhure
avait communiqué à l’Académie où il siégeait depuis 18G2, comme membre de la
section de musique, des notices souvent très développées sur l’objet préféré de ses
études. Une histoire de l’ancienne corporation des musiciens d’Anvers a paru dans
les Bulletins de l’Académie où prit place, en 18G3, un travail considérable sur les fac-
teurs de clavecins cl les luthiers anversois, depuis le xvi° jusqu’au xix6 siècle.

C’est à M. de Burbure que l’on doit enfin de connaître, d’une manière précise, l’ori-
gine de la famille Beethoven. Félis a donné place, dans son Dictionnaire des musi-
ciens, à une note très développée deM.de Burbure, exposant toute lafilialion del’illustre
compositeur. Beethoven, van Beethoven plutôt, était de souche anversoise et sa
famille compte encore à Anvers de nombreux représentants, lesquels assistèrent
comme tels à l’inauguration du monument de Bonn. Le nom de Beethoven n’est
nullement rare, à Anvers. J’en ai dit assez pour prouver la valeur des travaux de
M. de Burbure. Si l’estime des travailleurs lui est acquise de la manière la plus légi-
time, nul doute que la gratitude de ceux qui ont eu l’honneur d’approcher le
vieux gentilhomme ne se joigne au souvenir qu ils garderont de sa mémoire.

Jamais plus d'obligeante courtoisie ne fut mise au service de l’érudition.

HENRI HYMANS.
 
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