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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Fourcaud, Louis de: Francois Rude, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0224

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FRANÇOIS RUDE.

203

XXII

Nous sommes à la fin du printemps de 1836. La plus fourmillante
activité règne aux chantiers, Blouet ayant formellement promis de
livrer le monument le 29 juillet, pour être inauguré. A mesure que
s’achèvent les sculptures, on démolit les échafaudages des praticiens
et les groupes ou bas-reliefs s’enveloppent de grosse toile. Un seul
sculpteur a menacé, un moment, d’être en retard : c’est Gechter,
chargé d’un bas-relief de la bataille d’Austerlitz. Les architectes
Rohaut de Fleury et Blouet et les sculpteurs Marochetti, Etex et
Rude, ont été délégués pour examiner son cas. Gechter avait eu
recours à un chef praticien disposant de trop peu d’ouvriers et usant
d’un procédé mécanique acceptable, mais très lent. Il met bon ordre
aux mauvaises volontés de son entrepreneur. Tout sera prêt à l’heure
utile.

Ce n’est pas assez de hâter les derniers travaux de l’édifice ; il
faut, d’urgence, régulariser les abords de l'Arc. Yite, vite, au mois
de juin, l’on déblaie la place de l’Étoile, depuis tant d’années encom-
brée de matériaux ; on perce une route en continuation de l’ancien
boulevard de Passy ; l’on improvise des chaussées ; l’on pave l’enceinte
du monument et on l’environne d’un grand cercle de bornes en granit
liées par des chaînes de fer. Des consignes sévères ont été données
contre les curieux qui affluent. Dans Paris, on ne s’entretient plus
que des fêtes prochaines. Il paraît que l’inauguration aura lieu par
une revue de la garde nationale et que, pour le reste, pas un genre
de réjouissance ne fera défaut. D’étonnants préparatifs se font, à ce
qu’on rapporte, en des ateliers spéciaux, dans les faubourgs. On peut
compter sur des prodiges d’ingéniosité, sur de véritables prestiges... 1 2

L’annonce de la solennité a chauffé toutes les cervelles.
M. Deville, « zélé partisan de la monarchie de Juillet », logeant
place Dauphine, n° 29, mande à Louis-Philippe qu’il y aurait lieu
d’assigner à la barrière de l’Étoile le nom de barrière Napoléon,
« aucun endroit de Paris ne portant ce nom si national et devenu,
d’ailleurs, historique » a. Le sieur Rousselet, « officier de la garde natio-

1. Pour le détail des fêles de l'inauguration, voir les journaux de l’époque, le
Temps, le Moniteur universel, etc.

2. Archives nalionales, Lettre du 30 juin 1830.
 
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