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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0231

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210

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

eerveau, mais constituent bien la reproduction de faits alors parfai-
tement connus à Milan. Quand on songe à la logique, à la maestria
avec lesquelles son maître Bramante, dans son expertise sur les
modèles pour le tiburio de la cathédrale, expose les lois gothiques
relatives à l’organisme et aux proportions aériennes de l’édifice, nous
nous demandons si Cesariano n’aurait pas recueilli ces traditions de
son maître 1 qui, arrivé vers 1472, nous l’avons dit ailleurs, à Milan.,
connut peut-être encore ce Giorgio, architecte du Dôme, fils de
Filippino, aussi architecte du Dôme, petit-fils de l’ingénieur ducal,
Andrea da Modena ou degli Organi, auquel M. Beltrami est tenté
d’attribuer un rôle important, peut-être même prédominant, lors de la
fondation du monument. Les architectes de la Renaissance et même
du barocco professaient parfois plus de respect pour le gothique et
connaissaient mieux certaines règles de ce style que nous ne sommes
tentés de l’admettre. Ce fait ressort clairement, au xvne siècle, du
débat sur la hauteur à donner à la nef de San-Petronio à Bologne, soit
d’après les règles de triangulation transmises par Cesare Cesariano,
soit d’après d’autres règles plus faciles à appliquer. D’ailleurs, no
faut-il pas voir, dans tous les dessins reproduits par Cesariano,
des documents anciens, bien antérieurs à son époque, non seulement
parleur esprit, mais parce fait que Cesariano, au lieu de représenter
le tiburio octogone qui existait depuis vingt-six ans lorsqu’il publia
son livre, dessine deux fois un tiburio tout différent et à base carrée?

Mais le plus ancien document relatif aux campaniles semble avoir
échappé jusqu’ici à l’attention. Le maître auquel nous le devons
porte un nom célèbre entre tous, celui de Léonard de Vinci. Le docu-
ment est, à la vérité, si petit, qu’il était fort permis de l’ignorer ; il n’a
guère plus de dix millimètres de long, mais l’indication a une préci-
sion suffisante. Dans le Codice atlantico à l’Ambrosienne, il existe une
vue de Milan à vol d’oiseau, avec les mesures des différentes sections
du mur d’enceinte2. On y voit le Dôme avec deux campaniles à côté
de la façade. Leur hauteur arrive à la moitié environ de celle du dôme
très important que Léonard proposait3. Et comme ce dôme reproduit

1. Cesarinno n'avail que dix-sepl ans quand Bramante quitta Milan, mais il le
retrouva [dus tard à Rome.

2. Il a été reproduit dans le Sagtjio dette opéré, etc., pl. H, avec l'indication :

« Misura incomplela del circuito di Milano », et par M. J.-P. Ilichter, vol. II. Parmi
les rares indications de Léonard, on voit écrit : « Poni il vero Mezzo di Milano. »

3. Ce dénie aurait exigé qu'on doublât ou qu'on triplât les piliers de la croisée,
ainsi qu’il en exprimait l’idée dans un petil plan d'ensemble. Voyez notre travail
 
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