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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0232

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LA CATHÉDRALE DE MILAN. 211

la pensée de Léonard, exprimée ailleurs, de donner à la coupole la
plus grande ampleur possible — en l’étendant en partie sur les
piliers voisins de ceux de la croisée et sur une base dont la largeur
correspondait à celle de trois nefs et de tout le transsept — cette idée
ne saurait être postérieure à l’acceptation du modèle du tiburio
actuel, vers 1490. C’est d’ailleurs dans les trois années qui précédèrent
cette date que l’on rencontre le nom de Léonard mêlé à celui de la
cathédrale. Les clochers de Léonard, à couronnement horizontal, ne
sont sans doute pas ceux de la conception primitive, mais expriment
la forme qu’ils devaient avoir dans la pensée du grand Italien. Cette
indication est précieuse à la fois comme un témoignage de trente ans
antérieur au plus ancien document jusqu’ici connu pour l’érection
d’une façade à campaniles, mais aussi comme une preuve que Léonard,
malgré la coupole autrement considérable que 1 e tiburio actuel, jugeait
les campaniles indispensables à un tel monument.

Le second document relatif aux campaniles et qui semble également
avoir passé inaperçu, nous est fourni par Giorgio Yasari. Dans le
Quartier de Léon X, au Palais délia Signoria à Florence, il a peint
deux fois, pour le grand-duc de Toscane, une vue d’ensemble de la
ville de Milan '. Chaque fois le dôme y apparaît sous la même forme,
achevé avec les deux grands campaniles, dans la même situation dia-
gonale, aux angles delà façade, que devait proposer Carlo Buzzi, sur-
montés de grandes flèches commençant à la hauteur du toit. Une
troisième flèche, tout aussi importante, s’élève sur la croisée, non
sur une tour octogone, mais sur une base carrée, telle que l’indique
Cesariano, et telle que la préférait Bramante. Le dôme conservait
ainsi, quoique réduit, le groupement imposant de trois tours qui
devait, d’après ce que nous avons dit des intentions primitives des
fondateurs, en former le signe distinctif. Nous ne savons où Yasari
a puisé ces renseignements. Qu’ils soient un reflet des projets de
Seregni ou non, ils sont une preuve éclatante et d’une source, en ce
cas peu suspecte, que, à Milan, à Florence, de même qu’à Bologne,
on ne se figurait pas autrement le Dôme de Milan, que décoré de
deux campaniles imposants accompagnant la façade principale1.

sur Léonard, architecte, dans les Lileranj Workes of Leonardo da Vinci, de
M. .1.-1*. Richter, vol. II, pl. H9, fig. 2.

1. Comme preuve que ces représentations ne sont pas des fantaisies quelconques
du peintre, mais reposent sur des documents précis, nous citerons la Aue de San-
Lorenzo dans son ancienne forme, tirée de la même peinture, où 1 on n a pas même
oublié les quatre arcs boulants qui parlaient des tours pour soutenir les pans coupés
de l’octogone.
 
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