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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0233

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212

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

VI.

Après avoir reconnu quels étaient les grands traits de la nou-
velle cathédrale de Milan dans sa conception générale, examinons
pendant un instant comment ces idées furent mises à exécution et
quel est le caractère véritable du monument qui en est résulté. Il
nous suffira d’esquisser les faits les plus saillants tels qu’ils résultent
des Annales'.

Moins encore que pour la cathédrale de Florence, il ne peut être
question d’un architecte primitif de la cathédrale de Milan, dans le sens
propre du mot architecte, tel, du moins, qu’il était compris dans l’anti-
quité, et tel que nous le comprenons depuis l’époque de la Renaissance,
c’est-à-dire, de père, de créateur unique du monument. L’édifice fut
commencé en 1386, aussitôt le plan arrêté. Un fait qui ressort avec
une certitude absolue des Annales, c’est que, nul parmi les archi-
tectes italiens, français, flamands ou allemands, dont le nom y figure,
n’a été l’auteur du plan primitif ni du plan actuel. On ne saurait
trop accentuer ce fait en présence de la persistance, même après la
publication des Annales, de croyances anciennes et erronées. En étu-
diant les Annales, on est parfois étonné de voir sur quels documents
on s’est basé pour faire, tantôt de Henri Arler de Gmünd, tantôt de
Nicolas Bonaventure de Paris, le premier architecte du Dôme de
Milan 2. Le plan actuel résulta, soit des conférences d’un ou de plu-
sieurs architectes (allemands à n’en point douter 3), avec des ingé-

■1. Nous avons eu l’occasion de résumer ces faits une première fois en 1884,
dans la cinquième édition du Cicerone de J. Burckhardt.

2. Chronique des Arts, 1889, p. 184.

3. Les caractères qui, à cette époque, fixent d’une manière certaine la prove-
nance étrangère du plan primitif (je ne parle, pour le moment, ni de coupe ni
d'élévation) sont : lo]e rapprochement des piliers comparé aux entre-colonnements
habituels en Italie ; 2° le tracé du chevet et de son pourtour. Quant à la nationa-
lité de l’auteur de ce plan, elle est fournie par les indications suivantes : il cher-
chait son idéal de cathédrale dans le groupe Beauvais-Amiens-Cologne. Les cinq
nefs et la dimension restreinte des piliers delà croisée désignent surtout Cologne.
Le tracé du chevet, l’écartement de ses piliers, la simplicité, ou même la pau-
vreté du pourtour (abside) à trois pans, rare en France (Saint-Ouen à Rouen,
ou Saint-Tropliimc à Arles) moins les chapelles, est très fréquent, avec ou sans
pourtour, dans l’Allemagne du sud cl en Autriche (à Ratisbonne, la cathédrale et
 
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