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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Mantz, Paul: Watteau, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0250

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228

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Watteau. Tout d’abord, si l’on est tenté de chercher le maître au
Musée de Valenciennes, on n’y trouvera, comme œuvre authentique
et certaine, que le portrait du sculpteur Antoine Pater, mentionné
au chapitre précédent. Le Musée de Nantes croit avoir un Watteau,
fort curieux du reste, où l’on voit « Arlequin, dans une cariole
traînée par un àne, et rencontrant Pantalon, Pierrot et Colombine ».
Ce serait, d’après la tradition, une œuvre du temps où Watteau tra-
vaillait chez Gillot. Je connais ce panneau, mais il me laisse per-
plexe et je suis loin de le garantir. Les amateurs sont-ils plus
riches? Pendant que j’ébauchais mon travail, M. Morel de Voleine
m’a fait l’honneur de m’écrire qu’il possédait à Lyon les deux
tableaux, les Fêtes au dieu Pan, gravées par Aubert, et les Enfants de
Bacchus, gravés par Fessard, qui lui viennent d’un aïeul, François
Morel, banquier à Paris vers 1720. La lettre des estampes indique,
en effet, que les graveurs ont reproduit des peintures que possédait
le banquier Morel. Le renseignement est précieux et je remercie
l’aimable correspondant qui a bien voulu me le transmettre.

Si nous franchissions nos frontières, nous trouverions bien des
richesses. Il y a des Watteau partout où l’on a aimé la France du
xvme siècle. La collection du tsar se compose, comme on sait, de
tableaux qui sont au Musée de l’Ermitage et de peintures, moins
accessibles, qui, considérées comme éléments de décoration, ornent
les appartements privés de la cour, soit au Palais d'hiver, soit à
Gatchina ou à Tsarkoë-Sélo. En 1883, nous avons pris des notes sur
les Watteau de l’Ermitage et notre récit nous a permis de citer les
deux scènes militaires, les deux petits cuivres aux colorations
rousses qui nous montrent le Watteau de 1710 : nous parlions l’autre
jour du Savoyard avec sa marmotte, œuvre curieuse du maitre en
quête du naturalisme, et nous avons également décrit et célébré le
Mezzetin que M. L. Muller a gravé pour la Gazette et qui demeure un
monument de virtuosité et d’esprit.

Pour les tableaux conservés dans les résidences impériales, nous
sommes sur un terrain moins solide ; mais nous attachons un grand
prix aux communications que M. le baron Ivoehn a bien voulu
adresser à Edmond de Goncourt quand il rédigeait son Catalogue rai-
sonné. C’est grâce à lui que nous savons que le tableau gravé par
Thomassin avec les vers : Coquettes, qui pour voir galants au rendez-
vous... est aujourd’hui au Palais d’hiver à Saint-Pétersbourg. C’est,
un tout petit panneau, de sept pouces de hauteur sur une largeur de
 
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