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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Mantz, Paul: Watteau, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0257

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WATTEAU.

235

Cette déclaration, incessamment répétée, avait pris l’autorité d’un
dogme et les Anglais s’en faisaient volontiers les propagateurs. On
retrouve un écho de cette pensée dans le livre de John W. Mollett qui
écrit en 1883 : It is in Englandthat ihe master is most fully represented.
11 y a, en effet, chez nos voisins un certain nombre de Watteau, parmi
lesquels quelques chefs-d’œuvre. Je dois avouer cependant que nous
avons éprouvé une certaine surprise en arrivant à l’Exposition de
Manchester en 1857. Sachant que les Anglais y avaient envoyé leurs
meilleurs trésors, nous étions pleins d’espérance. Nous cherchions
Watteau : nous rencontrâmes M. Lacazequi, de son coté, poursuivait
le même rêve et qui lui aussi était en quête de son ami. Notre décon-
venue fut extrême de ne trouver au rendez-vous qu’un seul Watteau
appartenant à lordHertford et catalogué, sous le titre plus ou moins
exact, de Fête champêtre, provenant de la galerie du cardinal Fesch.
Bürger a bien parlé de ce tableau : le ton du paysage, dit-il, le ciel,
avec un soleil couchant qui perce entre les grands arbres, le ton déli-
cieux de la chair des femmes assises sur la verdure avec leurs robes
aux couleurs chatoyantes, tout cela est de la qualité de Rubens *.
En effet, l’œuvre est exquise; toutefois cette rareté des Watteau à
l’Exposition de Manchester restait singulière et pouvait donner à
penser que l’Angleterre n’est peut-être pas aussi riche qu’elle le dit.
Mais c’eût été là un raisonnement détestable. Dans la réalité des
faits, l’Angleterre possède un très beau choix de peintures de
Watteau.

Comment en dresser la liste? C’est une entreprise à laquelle il
faut renoncer, bien que nous ayons entre les mains des éléments pré-
cieux. Nous avons d’abord les indications fournies par Waagen dans
son livre Treasures of art in Great Dritain, mais les tableaux changent
de place et l’ouvrage a vieilli. Il n’est pas sûr d’ailleurs que Waagen
soit impeccable, surtout à pi’opos de Watteau, et plus d’un de ses
renseignements doit être contrôlé. Edmond de Goncourt est un guide
plus sûr; on pourra consulter utilement la liste qu’il a établie dans
son Catalogue raisonné. Cette liste est cependant incomplète, et, en
effet, s’il est un pays oû il soit impossible de tout savoir, c’est assu-
rément l’Angleterre oû tant de portes restent fermées. Les notes les
plus exactes et les plus modernes nous sont données par John Mollett
dont le livre sur Watteau est de 1883 : encore l’auteur a-t-il ignoré
bien des choses, car il n’a pas su qu’à l’heure oû il écrivait les ComC- 1

1. Trésors (Tari en Angleterre, 1803, p. 338.
 
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