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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Lostalot, Alfred de: Le catalogue de la collection Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0269

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246

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Au surplus le sort de M. Molinier, ne nous semble pas des moins
enviables. N’a-t-il pas manié, étudié pendant plusieurs années les
richesses d’une collection unique au monde ? C’est là une de ces rares
occasions après laquelle doit soupirer tout archéologue, mais qui ne
se rencontrent guère. Si le choix de M. Spitzer s’est porté sur notre
collaborateur, c’est que son nom lui était signalé déjà par d’impor-
tants travaux; certains ont paru dans la Gazette, nous n’avons pas
à les rappeler. Il ne s’agissait de rien moins que de cataloguer envi-
ron 4,000 pièces ; mais chez les jeunes, la passion de connaître est
dans toute sa verdeur, ils se dépensent sans compter.

On doit à M. Molinier un classement des ivoires aussi rigoureux
que peut le permettre l’état de cette branche de l’archéologie, encore
fort mal connue, bien que pour une partie du moyen âge ce soient les
seuls monuments de sculpture que nous possédions. — Il a résolu
avec bonheur certaines questions de dates et d’iconographie; il
établit, par exemple, que le fameux troussequin de selle a dû appar-
tenir à Frédéric d’Aragon, et aurait par conséquent été fabriqué au
commencement du xive siècle, en Espagne ou en Sicile. Certains
ivoires anglais lui doivent leur détermination d’origine; nous repro-
duisons un de ceux de la collection Spitzer qui'peuvent utilement être
rapprochés de toute une série d’ivoires dont le Louvre possède des
spécimens; les Anglais les donnent à la France et au xme siècle,
alors que ce sont des œuvres de type anglais et du xve siècle.

Dans le classement de l’orfèvrerie, M. Molinier a fait une plus
large part à l’École Limousine ; il y comprend l’admirable plaque
reproduite en chromo-lithographie dans la Gazette et que beaucoup
de personnes donnent encore à l’Allemagne. Ces attributions sont le
résultat des études faites dans ces dernières années par le jeune
archéologue et qu’ont motivées des expositions telles que celles de
Limoges, de Tulle, etc. Maintenant, pour un œil tant soit peu exercé,
il ne peut plus y avoir de doute possible sur la provenance de ces
pièces sur lesquelles on a discuté de longues années.

Pour le xve siècle on sait la difficulté de classement pour les pro-
venances des objets : France, Espagne, Italie, Allemagne. Il est sou-
vent très ardu de motiver une attribution et surtout de la présenter
d’une façon acceptable pour celui qui n’a pas travaillé particulière-
ment la question, puisqu’elle doit dans un catalogue se présenter sous
une forme brutale, en deux ou trois mots.

Nous avons cherché à donner une idée des efforts considérables
de travail et de sagacité qu’a nécessités la disposition et la rédaction
 
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