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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Phillips, Claude: Correspondance d'Angleterre: la "Tudor exhibition" à la New Gallery; exposition des maîtres anciens à la Royal Academy
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0273

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250

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

tableaux peints en Angleterre à cette époque, avec une discussion sérieuse des
attributions jusqu’ici proposées. Car il ne faut pas perdre de vue que Holbein a
eu comme rivaux et contemporains à la cour divers peintres d’origine anglaise,
italienne et flamande, dont quelques-uns ont travaillé à côté de lui jusqu’au
moment de sa mort, en 1543. Parmi les premiers, nous trouvons sur les registres,
un John Brown et un Andrew Wright; il faut ranger dans la seconde catégorie
Bartolommeo Penni et Antonio Toto, toujours nommés ensemble, et le Vénitien
Girolamo da Treviso; mais le groupe qui le mieux tint tête au Bàlois est celui de
la famille flamande ou néerlandaise des ILornebaud, composée du père, Gérard,
de la fille, Suzanne, et du fils naturalisé anglais, Luc Hornebaud, qui ne mourut
qu’en 1344, un an après Holbein.

Le portrait le plus authentique qui existe de Henri VIII de la main de Holbein
est certainement celui que contient le grand carton envoyé par le duc de Devonshire
de Hardwicke Hall1, dans lequel il est représenté au premier plan debout, bien
planté sur ses jambes fortes comme des colonnes, dans une altitude de défi, tandis
qu’en arrière, sur une estrade plus élevée, paraît Henri VII, mort en 1509, et
qu’Holbein n’a pu peindre que d’après un autre portrait. Ce carton n’est que la
moitié d'un grand ensemble dont l’autre moitié faisait voir la reine Jane Seymour,
avec l’épouse de Henri VII, la reine Élisabeth d’York. Le tableau achevé, dont il
existe encore une copie de la main de Leemput, faite pour Charles II, ornait
autrefois la grande cheminée d’une salle du palais de Whitehall, entièrement
détruit par l’incendie de 1098. Il existe, en outre, à Althorp, chez lord Spencer, une
belle et grande miniature du roi qui peut être attribuée au grand maître, et l’on
connaît à Munich, au Cabinet des estampes, une tète esquissée aux crayons de
couleur, qui est certainement de lui. Et c’est là tout; car aucun des nombreux
portraits qu'on trouve à Hampton Court, à la New Gallery, et partout en Angle-
terre, n’a droit à l'honneur qu’ils s’arrogent encore. Les plus indubitables
portraits des reines de ce Barberousse qui fut le vrai Barbe Bleue de la légende,
ne sont pas ici, ni même en Angleterre; car le plus bel exemplaire de la Jane
Seymour est au Belvédère; le célèbre portrait d’Anne de Clèves est au Salon Carré
du Louvre; et de plus le ravissant portrait du bébé qui fut ensuite Édouard VI est
à Hanovre. Une copie de ce panneau d’une fidélité absolue et d’un coloris très
brillant, a été envoyée par lord Yarborough à la New Gallery. Une miniature de
la séduisante courtisane couronnée, décapitée après un si court règne, qui fut
Catherine Howard, est assez belle pour être du pinceau de Holbein lui-même ; aussi
est-ce à lui qu’elle est attribuée à Windsor, d'où elle provient. Un portrait en pied
de la dernière des six reines, Catherine Parr. montre avec finesse la personnalité
de celte agréable personne aussi mignonne de formes qu’elle était résolue et
avisée de caractère. Inutile de dire que ce portrait et les copies qui en existent,
sont attribués à Holbein, quoique ni le style ni la facture ne rappellent la main du
maître. Du premier séjour du peintre en Angleterre date le merveilleux portrait
de Sir Thomas More (à M. Iluth), qui est de 1527. Jamais Holbein n’a mieux réussi
que dans ce panneau à rendre, non seulement la vie et le caractère, mais le
rayonnement intérieur du personnage. De celle même année datent les deux
exemplaires authentiques du Wareham, archevêque de Canlorbéry, dont l’un est à

I. Reproduit dans la Gazelle des Beaux-Avis, t. I, 2-' période, p. 433.
 
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