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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Phillips, Claude: Correspondance d'Angleterre: la "Tudor exhibition" à la New Gallery; exposition des maîtres anciens à la Royal Academy
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0279

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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE.

2jo

uns de ces souvenirs ont, en tout cas, une considérable valeur artistique, et spécia-
lement les remarquables échantillons de l’argenterie et de l’orfévrerio de l’époque.
11 convient cependant de dire un mot du célèbre bouclier en acier repoussé, ciselé
et orné de damasquinures en or, dont, d’après les traditions, François Ier aurait
fait don à Henri VIII au Camp du Drap-d’Or, et qui porte, dans les inventaires de la
maison royale d’Angleterre, le nom « Cellini Shield ». C’est une pièce d’une beauté
de dessin et de travail vraiment unique, dont on trouvé à peine la pareille même
dans les collections des Armeria de Turin et de Madrid. Si elle n’est point de la
main du fameux Florentin, — et scs derniers biographes ne consentent point à la
lui laisser, — elle est par l’harmonie, l’équilibre et la finesse de l’exécution plus
que digne de porter son nom 1.

II.

Je m’aperçois, à mon grand regret, que l’espace me manque pour décrire, comme
elle le mérite, l’exposition des maîtres anciens à Burlington House. Quoique celle-
ci soit la vingt et unième des exhibitions annuelles organisées par la Royal Academy,
elle ne le cède en intérêt à aucune de ses devancières, si ce n’est pour ce qui
regarde les écoles italiennes qui, celte année encore, ne sont point représentées.
On se verrait forcé de conclure que nous avons maintenant passé en revue tout ce
que l'Angleterre possède de précieux dans ce genre, s’il n’était certain que plusieurs
des grandes collections privées renferment encore des merveilles dont les heureux
possesseurs ne consentent pas à se dessaisir, même momentanément.

Celte année, les spécialités — en dehors des portraits et paysages de l’École
anglaise, et des précieux spécimens de l’École hollandaise, qui ne manquent jamais
à ces expositions — sont les œuvres des grands Espagnols du xvue siècle ; les portraits
historiques de Daniel Mytens, de Micliiel Jansze van Mierevelt et de son école; et
la collection des sculptures, maquettes, peintures et dessins d’un artiste de génie,
trop peu apprécié de son vivant, Alfred Steveus — celui auquel échut l’exécution
du grand monument élevé au duc de Wellington, dans la cathédrale de Saint-
Paul.

Quoi qu’en puissent dire les sceptiques, on n’a pas encore vu à Londres une
série aussi complète de peintures de l’École espagnole au moment de sa grande
floraison. Un peintre très connu, mais dont je tairai le nom, se croyant autorisé
par sa nationalité espagnole, a voulu, avec trop de légèreté, condamner toute la
collection des toiles de Velasquez, — à. deux exceptions près, — en prononçant
partout le nom de son élève favori, Juan Bautista del Mazo; et quelques autres
critiques se sont lancés sur ses traces. Cependant la grande majorité des connais-
seurs maintiennent la justesse de la plupart des attributions à Velasquez. Certes,
on ne peut attribuer à la main du maître une Marianne d'Autriche, répétition

1. Parallèlement à l'exhibition de la New Gallcry, le British Muséum vient d’organiser
une très intéressante exposition supplémentaire do dessins décoratifs do Holbein, d’au-
tographes et de portraits gravés (parmi lesquels celui de Corneille Matsys, si curieux
nu point de vue physionomique, que nous reproduisons ici, avec un portrait de Marie
Tudor, crayon du xvi° siècle appartenant au Cabinet des Estampes de Paris).
 
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