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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne et en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0288

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264

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Trêves, la Bible tle Wellislas et le Passionale de Cunégondc, à Prague, dans les
Armenbibeln (Bibles des pauvres) de Constance, de Munich, etc. De même les
fresques du château de Runkelstein dans le Tyrol et celles de l’église de Ramers-
dorf, près de Cologne, pour répondre à des ordres d’idées bien différents, nous
font voir les unes et les autres la franche simplicité de cet art populaire.

C'est à la fin du xiv° siècle que commence en Allemagne la peinture de
tableaux. Des trois écoles qui se forment alors, îi Cologne, il Nuremberg et à
Prague, la première est assurément la plus remarquable, celle qui présente ù la lois
les caractères nationaux les plus marqués et la plus haute part de beauté artis-
tique. L'Autel Deichsler, au Musée de Berlin, et V Au tel Imhof fi Saint-Laurent de
Nuremberg, les deux monuments principaux de l'école primitive de Nuremberg,
n’onl de prix que par des qualités évidemment empruntées à l’art de Cologne, et
d’ailleurs assez pauvrement mises en oeuvre. Quant h l’école de Prague, elle est un
phénomène isolé, tout passager, et il est difficile de déterminer le rôle qui y
revient à l’élément germanique. Sitôt arrivé, Charles IV avait mandé en Bohème
des peintres de tous les pays; et bien que Nicolas Wurmser de Strasbourg et
Théodoric de Prague soient les deux plus célèbres des maîtres travaillant alors en
Bohême, les peintures du château de Karlstein présentent un mélange singulier,
et somme toute assez peu intéressant, des styles llorcntin, siennois et rhénan.
Ajoutons cependant que quelques-unes des figures de Karlstein, notamment les
saints Ambroise et Augustin, aujourd’hui au Belvédère de Vienne, se distinguent
par un réalisme sohre et ferme et une habileté d’exécution que M. Janitschck a
raison de vanter.

Sur la première école de Cologne et l’étrange beauté des oeuvres qu’elle nous a
léguées, M. .liinilschck a dit ce qu’il y avait ù dire : le tableau qu’il a fait de l’état
des esprits à Cologne et de la condition de vie des premiers peintres est môme une
des parties les plus heureuses de son livre. Pourtant nous aurions réclamé plus de
critique sur la répartition des œuvres de cette admirable école. Maître Guillaume
n’est qu’un nom, et peu importe qu’on l’applique à tel ou ù tel autre des groupes
que présente celte école du xiv° siècle. Mais les fresques du Musée de Cologne
sont-elles de la môme main que l'Autel de Sainte-Claire, à la cathédrale, et celui-ci
est-il de la même main que les Vierges des Musées de Cologne et de Nuremberg,
et celles-ci à leur tour sont-elles de la môme main que les Suinte Véronique de
Munich et de Londres? Il y a ainsi vingt questions où il nous semble qu’il ne
serait pas impossible d'apporter au moins des réponses probables et qui seraient
d'un intérêt exceptionnel pour la connaissance de l'art non seulement de Cologne,
mais des Pays-Bas et de la France au début du xv° siècle.

On ne pouvait non plus mieux parler que l’a fait M. Junitschok de la façon
dont la peinture allemande, nu xv* siècle, essaya d'abdiquer son originalité natio-
nale pour imiter les.maîtres flamands, et, fort heureusement, y échoua. Les écoles
de Cologne, de Colmar, d’I’lm, d’Augsbourg et de Nuremberg sont caractérisées
très nettement, et nous apparaissent dans la vie que leur ont Tuile les circonstances
el le milieu. Ici encore, cependant, comment ne pas regretter que M. Janitschek,
(pii a eu le mérité de démontrer la profonde originalité allemande de l’art do
Loehner, n ail pns cru devoir entrer plus ii fond dans certains problèmes qui ne
semblent pas insolubles? qui! n nil pas cherché à mieux distinguer les divers
maîtres connus sous le nom commun du maître de la Passion de Lyversberg, et qui,
 
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