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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne et en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0294

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270

GAZETTE DÉS BEAUX-ARTS.

Histoire. Après les Dürer, les Grünewald, les Holbein et les Cranach, la peinture
allemande ne tarde pas à déchoir. Le maître de la Mort de Marie, malgré qu’il
ait créé de merveilleux types féminins, et Barthélemy Bruyn, malgré la vigueur de
quelques-uns de ses portraits, sont déjà des artistes de second ordre et fort peu
nationaux. L’art italien, que l’Allemagne découvre au xvi' siècle, lui est plus
funeste que ne l'avait été, au xv*, l’art des Pays-Bas. Ces peintres, qui n’avaient
de talent que pour l’expression, se mettent en tète d'atteindre la perfection de
formes et la grandeur élégante des maîtres de l'Italie. Virtuoses et académiciens,
suivant l’appellation très juste de M. Janitschek, les peintres allemands du xvii* et
du xvih' siècle ne sont rien de plus ; à peine convient-il de citer Hans Bock de
Bàle, Hans d’Aix-la-Chapelle, Rotlcnhammer, Adam Elsheimer, le trop fameux
Denner et le trop dédaigné Gaspard Netscher. Au xix' siècle, ni l’école classique
des Overbeck et des Cornélius, ni le romantisme théâtral de Kaulbach et de Piloty,
ne sont autre chose que d’excellentes intentions mal servies par le talent d’exécu-
tion. Seul Moritz Schxvind, avec sa naïveté gauche et sentimentale, a essayé de
traduire les tendances intéressantes et durables de la nature allemande. De nos
jours, MM. Adolphe Menzel, F. de Uhde, Lenbach, Max, et quelques autres, font de
leur mieux pour rendre à l’Allemagne un art national : 51. Janitschek les en loue
très sagement ; mais nos lecteurs les connaissent déjà et savent à quoi s’en tenir
sur leur compte.

Grâce à M. Janitschek, nous possédons désormais une histoire de la peinture
allemande. Il ne nous reste plus à connaître en Europe qu’un seul art, en vérité le
plus riche, le plus homogène, le plus attrayant de tous,.l’art français. Faudra-t-il
attendre qu’un Allemand vienne nous le révéler, et qu’un auditoire d’étudiants de
Berlin ou de Strasbourg sache avant nous ce qu’a été la peinture dans notre pays
du xiii' au xvii' siècle ?

IV

On nous excusera de nous être ainsi étendu sur l’Histoire de lu Peinture alle-
mande. Nous avons dû proportionner notre analyse à l’importance du livre.
I) ailleurs les Revues de ces temps derniers ne nous auraient fourni que peu de
choses intéressantes. Voici pourtant quelques notes sur des travaux que le défaut
d’espace nous a empêché de signaler dans notre dernier Mouvement des arts à
l’étranger.

Le Magazine of Art, qui a publié une série de très intéressants articles sur les
paysagistes de l’école de Barbizon, et notamment sur notre grand Millet, étude à
laquelle nous empruntons le beau portrait de Millet jeune que nous reproduisons
ici, consacre une étude détaillée à la National Gallery d’Edimbourg; et c’est vrai-
ment trop d honneur qu’il lui fait. Les belles œuvres sont rares dans ce petit
Musée, où il y a pourtant deux excellentes copies du Poussin, d’après Jean Bellin
et Titien, un Ticpolo assez éclatant, un bon portrait de Hais et un Guinsborough
merveilleux justement célèbre, le portrait en pied de Mrs Graham. Mais en vérité
le Musée d Edimbourg n’a surtout de valeur artistique que par ses deux Walteau,
 
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