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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne et en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0295

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LE MOUVEMENT DES ARTS A L’ÉTRANGER.

271

Les Bergers au nid et la Fête vénitienne de la collection Julienne, gravée par Lau-
rent Cars. Il est vrai que ces deux Walteau sont deux purs chefs-d’œuvre et valent,
à eux seuls, le voyage d’Edimbourg.

Il n'y a en somme rien de très nouveau dans l’ouvrage danois que vient de
publier sur Antoine Walteau M. Émile Hannover, et l’on ne saurait comparer cet
estimable travail avec la savante et vivante étude entreprise, ici môme, par
M. Paul Mantz. Voici pourtant deux ou trois petits faits établis par le critique danois,
et qui pourront être de quelque intérêt. D’après M. Hannover, c’est dans les premiers
temps de 1716 que Walteau vint s’installer chez Crozat, où il demeura au moins
tin hiver et un printemps. L'année suivante, il peignit Y Embarquement pour Cylhère,
et M. Hannover pense que l’expérience des arts italien et flamand, récemment
acquise par Crozat au cours de ses voyages, n’a pas été sans influer sur le dévelop-
pement de la manière du maître. C'est en 1720 que Walteau se rendit à Londres,
et même assez tard dans l’été, car le 21 août la Rosalba note l’avoir vu à Paris.
Le 9 février, la môme artiste écrit qu’elle a fait visite ù Watteau et va peindre
son portrait : donc Walteau était déjà de retour, et son séjour en Angleterre n'a
pu être de plus de cinq mois. La notice de Clément de Ris, en fixant en l'année
1720 le mariage de Julienne avec Marie-Louise de llrécy, coupe court à toutes les
légendes sur les relations amoureuses de Walteau, alors déjà très malade, avec la
femme de son protecteur et ami. Rien ne prouve non plus que la Naïade de la
collection Barroilhet, attribuée à Watteau, ait été peinte d’après M"10 de Julienne.
L'Alarme, du South Kensington, attribuée par le catalogue à Watteau, et, par
M. de Champeaux, à P. Mercier, serait, en réalité, l’œuvre de J. de Troy, sous
le nom duquel elle a été gravée par C.-N. Cochin en 1727. Les deux prétendus
Watteau sur cuivre du Musée de Cassel sont deux Lancret, et ont été gravés par
Tardieu et Audran. Il va sans dire que nous reproduisons sous toutes réserves les
affirmations de M. Emile Hannover, notamment ses déductions au sujet de Crozat,
du voyage à Londres, et de Mmo de Julienne '. Du moins ces petites citations donne-
ront au lecteur l’idée de l'importance croissante que prend Watteau dans l’histoire
de l’art, et de l’extrême considération que l'Europe entière a désormais pour lui*

Avec Nuremberg et Augsbourg, Cologne a toujours été la ville de l’Allemagne
où les circonstances ont été le plus favorables à l’éclosion et au développement
d’un art original, et l’art industriel de Cologne a toujours été au niveau de sa
peinture. Malheureusement on a laissé se disperser la plupart des richesses qui, il
y a un siècle encore, se trouvaient gardées dans la vieille ville rhénane : meubles
gothiques et de la Renaissance, objets de métal, étoffes, tout cela est allé dans les
collections particulières ou dans les Musées des autres villes. Pourtant, dès 1887,
fut décidée la fondation à Cologne d’un Musée spécial d'art industriel et décoratif.
Ce Musée s'est ouvert le 11 juin 1888, et son premier fonds a été l’ancienne collec-
tion d’objets d’art industriel et décoratif du Musée Walhraf Richard. Depuis, de
nouvelles collections sont venues s'y joindre : il y a notamment de fort beaux

t. Nos lecteurs ont pu voir que M. Paul Mantz n’était pas complètement d’accord
avec M. Hannover sur les dates précises du voyage à Londres (N. I). L. II.).
 
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