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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Le musée de l'École des Beaux-Arts, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0302

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274

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ment. Je ne crains pas d’affirmer que parmi les grandes collections
publiques de Paris, aucune n’est moins connue, quoiqu’elle soit
ouverte le dimanche à tout venant, et que, dans la semaine, il suf-
fise, pour la visiter, de se munir de cartes délivrées avec la plus
grande libéralité par la Direction des Beaux-Arts. Par contre, les
étrangers connaissent bien le chemin du Musée des Études et c’est
par milliers que se chiffrent chaque année les visiteurs anglais,
allemands, russes ou américains.

Le but que je me propose, dans cette série d’études, est de faire
connaître l’histoire et la composition d’un ensemble des plus inté-
ressants, que l’aménagement de l’hôtel de Chimay permettra pro-
chainement d’exposer sous un jour nouveau, avec une classification
rigoureusement scientifique.

Je voudrais surtout réagir contre un préjugé qui ne s’est que trop
accrédité : le public se figure d’ordinaire que l’École ne contient pas
d’originaux, mais uniquement des copies ou des moulages. En réalité,
pour les sculptures en marbre ou en pierre d’une part, pour les
dessins de l’autre, les collections de l’École viennent en première
ligne après celles du Louvre.

Les collections de l’ancienne Académie royale de peinture et de
sculpture, voilà le noyau primordial du Musée de l’École actuelle.
On sait, en effet, que l’École dérive en droite ligne de la célèbre com-
pagnie fondée en 1648 à l’instigation de Le Brun; jusqu’en 1793,
l’Académie et l’École académique ne faisaient qu’un ; à ce moment on
supprima l’Académie en tant qu’institution honorifique, mais on la
laissa subsister en tant que corps enseignant. L’École académique de
peinture et de sculpture, qui engloba dans la suite l’École ressortis-
sant à l’ancienne Académie royale d’architecture, a pu changer de
titre; elle ne changea ni de professeurs, ni de méthodes, ni môme,
jusqu’au début de l’Empire, do local.

Je n’essaierai pas de tracer ici le tableau des collections de l’an-
cienne Académie : il suffira de renvoyer le lecteur aux ouvrages do
Guérin 1 2 et de d’Argenville a, ainsi qu’aux inventaires manuscrits
conservés dans les archives de notre École; l’objet que je me propose
est uniquement de rechercher quelles sont, parmi ces collections,

1. Description de l'Académie royale des arts de peinture et de sculpture.
Paris, 1715.

2. Description sommaire des ouvrages de peinture, sculpture et gravure exposés
dans les salles de l’Académie. Paris, 1781.
 
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