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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Le musée de l'École des Beaux-Arts, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0303

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LE MUSÉE DE L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS. 27o

les groupes qui ont enrichi le grand établissement national d’ensei-
gnement artistique de la rue Bonaparte. Nous rencontrons d’abord
la série curieuse des Morceaux de réception, c’est-à-dire des peintures,
sculptures, gravures, etc., que chaque candidat devait soumettre au
jugement de l’Académie pour se faire agréer, de véritables chefs-
d’œuvre, dans le sens attaché à ce terme par les anciennes corpora-
tions '. Ces morceaux, qui devenaient la propriété de l’Académie et
qui formèrent les premiers éléments de son Musée, sont aujourd’hui
dispersés à tous les vents : néanmoins, le Louvre d’une part, l’École
des Beaux-Arts de l’autre, ont pu en réunir chacun une suite assez
respectable : tableaux d’histoire, tableaux de genre, portraits,
paysages, natures mortes, sculptures de toute espèce.

Pour peindre d’un mot l’intérêt de cette collection, je n’ai qu’à
rappeler que Y Embarquement pour Cythère servit à Watteau de mor-
ceau de réception, lors de son admission à l’Académie.

Les collections scolaires de l’Académie n’offraient pas moins d’in-
térêt. En première ligne venaient les grands prix de Rome, annales
vivantes de l’École française de peinture depuis 1G88 “jusqu’à nos
jours (pour la sculpture, la collection ne commence qu’en 1790) ; puis
les divers concours scolaires, le prix dit de la Tète d'expression, fondé
par le comte de Caylus (1773 et années suivantes), le prix du Torse,
fondé par Quentin de Latour (1784 et années suivantes), enfin, pour
l’Académie d’architecture, les grands prix de Rome (1723 et années
suivantes), et les restaurations de monuments antiques par les pen-
sionnaires de l’Académie de France à Rome (1788, 1801 et années
suivantes).

La collection de moulages remonte aux origines, ou peu s’en faut,
de l’Académie royale de peinture et de sculpture. On relève, parmi
les moulages d’après l’antique, un Torse de jeune fille, donné par M. de
Chantelou en 1065; une petite figure du Gladiateur antique, Y Hercule
Famèse, moulé par les soins de Charles Errard, donné par le roi
en 1666; un bas-relief, représentant des Danseuses; d’autres repré-
sentant un Triomphe marin, un Sacrifice, deux médaillons de l’Arc de
Constantin à Rome, un Bacclms, une Vénus avec Y Apollon («lu Belvé-
dère), deux Jeunes Lutteurs (do la Tribune des Offices), un Petit Faune,
un Marsyas, la Flore. En 1092 et en 1093, le Laocoon, YAtalante, le

1. M. Saint Vincent Duvivicr a publia In liste des morceaux de réception dans
les Archives île l’art français, t. II, pp. 1153-391.

2. Un inventaire manuscrit nous a conservé la description d’une vingtaine de
prix de peinture compris entre les années 1 GG4 et 1087 et aujourd’hui perdus.
 
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