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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Le musée de l'École des Beaux-Arts, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0315

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LE MUSÉE DE L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS.

287

II.

LE MUSÉE DE SCULPTURE.

A tout seigneur tout honneur : je commencerai ma revue par
l’antiquité, qui, comme de droit, règne en maîtresse dans ce sanc-
tuaire des études classiques. Elle est représentée par plusieurs cen-
taines de morceaux originaux, marbres ou terres cuites, statues,
bas-reliefs, ornements d’architecture ou vases, pour ne point parler
d’une série de monnaies en bronze qui n’est nullement à dédaigner.

Parmi les sculptures proprement dites, la tête de lion provenant
du chaineau du temple de Jupiter Lycien (aujourd’hui « chiesa di
Sansono ») à Métaponte, peut à coup sûr revendiquer la plus haute
antiquité. Cette superbe terre cuite, avec ses ornements polychrômes
assez bien conservés, forme le pendant de celle que la libéralité du
duc de Luynes a fait entrer au Cabinet des médailles : elle provient
toutefois d’un moule différent et offre plusieurs variantes intéres-
santes .

Après la tête de lion de Métaponte, et abstraction faite d’une
petite stèle punique, qui n’offre d’intérêt que par son inscription, la
première place par rang d’âge et par rang de mérite revient aux trois
torses de Minerve, de Vénus et de Mars, envoyés de Rome, entre 1834
et 1840, par Ingres, alors directeur de la villa Médicis s. La Minerve 1 2

1. De Luynes cl Debacq, Métaponte, p. 42. M. Charles Normand me signale un
certain nombre de tûtes analogues conservées ù Métaponte même, sous un hangar,
mais toutes infiniment plus dégradées que les deux exemplaires de Paris.

2. Il ne sera pas sans intérêt de publier ici une lettre d’Ingres qui montre quel
prix le maître attachait au principal de ces trois morceaux dont son zèle éclairé
avait enrichi notre pays :

« A Monsieur le Président de l’École des Beaux Arts. — Monsieur le Président, —
Lorsque j’étais directeur de l’École de Home je lirai de 1 oubli où elle était dans
les jardins de la villa Médicis cette belle Minerve colossale qui par mes soins
décore aujourd'hui notre Palais des Beaux-Arts cl fait l’admiration des amateurs
de l’art grec. Cette statue fut moulée A bon creux et à plusieurs exemplaires, il en
reste un au moulage, qui est, je crois, sans destination. Je demande à 1 École
qu'elle veuille bien m'autoriser à en faire l'acquisition, \euillez, Monsieur le Pré-
sident, agréer l'assurance «le la considération distinguée de votre très dévoué et
honoré confrère. Paris, 14 février 1856. —J. Ingres.» (Archives de 1 École des
Beaux-Arts.)
 
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