Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Stein, Henri: La collection des vélins du muséum d'histoire naturelle
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0325

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES VÉLINS DU MUSÉUM.

297

déjà, il était connu comme graveur de talent et miniaturiste habile.
Le portrait, le paysage, le dessin de genre lui étaient également
familiers; mais c’est évidemment dans la peinture des fleurs qu’il
réussissait le mieux. En 1615, il avait été désigné par Marie de
Médicis pour aller faire le portrait de la fiancée de Louis XIII. Dans
un livre de La Serre, publié à Paris, en 1624, sous le titre de Les
amours des Dieux, de Cupidon et Psiché, du Soleil et Clytie, de Jupiter et
Danaé, etc., et dédié à la reine mère, les figures étaient également
composées d’après Daniel Rabel. Rien de surprenant donc qu’à son tour
Gaston d’Orléans l’ait choisi pour commencer, vers 1630 ', cette suite
de miniatures dans un genre où l’artiste excellait, et l’ait spéciale-
ment attaché à ce travail.

Et ce n’est pas une attribution fantaisiste que je me permets ici.
Il suffit de jeter les regards pendant un instant sur le recueil
de 1624, et de le comparer avec les dessins non signés, mais datés
de 1631, qui sont conservés à la bibliothèque du Muséum, pour se
convaincre qu’ils sont d’un seul et même auteur. C’est la même
méthode d’ornementation dans la bordure du vélin; c’est une
similitude absolue dans tous les détails; c’est enfin la même qualité
de parchemin. Il y a plus. Que l’on veuille bien examiner seulement
les chiffres : c’est la même main, à n’en pas douter, qui a écrit 1624
d’une part et 1631 de l’autre.

Il y a mieux encore. Ouvrez la Biographie Michaud, au mot
Orléans (Gaston d’j1 2 3 ; vous y apprendrez que la collection dont nous
parlons fut commencée par un peintre italien nommé Jules Dona-
bella. Mais ne cherchez pas l’origine de cette assertion; n’essayez
pas de retrouver un peintre italien de ce nom : vous perdriez votre
temps. Cherchez-y plutôt une curieuse erreur paléographique, dont
on aurait peine sans doute à reconstituer la filiation, et qui a fait
lire « Donabella » là où il y avait très certainement Dan. Rabel (ou
Rabelle). Ne fallait-il pas, grâce à une faute malencontreuse de lec-
ture, prêter cette influence italienne dans les arts à un prince né
d’une Médicis?

Au moins notre thèse est-elle par là même amplement justifiée.

1. Je n’ai pu trouver de date précise, mais comme les vélins les plus anciens
sont de 1631, et que, d’autre part, (laslon ne reçut en apanage le duché d’Orléans
qu’en 1020, il faut choisir une date entre ces deux extrêmes. Il est bien probable
que le prince n’a pas eu l’idée de cette collection avant l'Age de vingt et un ans.

2. Tome XXXII, p. 83; assertion répétée par J. Dumcsnil, Histoire des plus
célèbres amateurs français, t. Il (1838), p. 187.

III. — 3e PKHIODE.

38
 
Annotationen