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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Stein, Henri: La collection des vélins du muséum d'histoire naturelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0326

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298

G.AZETTE DES BEAUX-ARTS.

Daniel Rabel est donc l’artiste primordial (et non Nicolas Robert)
qui a dessiné les plus anciens vélins de la collection du Muséum
d’Histoire naturelle. Daniel Rabel est donc l’auteur du portrait de
Gaston d’Orléans, qui figure dans cette collection 1 et que nous repro-
duisons ici : le duc est représenté au milieu d’un cartouche décoré
de bouquets de fleurs ; derrière le cartouche, une palme et une branche
de laurier passées dans la couronne ducale fleurdelisée; le prince est
encore très jeune, avec des moustaches noires (il avait alors vingt-
trois ans), portant une armure semée de petites fleurs de lys dorées
en relief 2 ; au bas, les armoiries de Gaston ; à gauche, des trophées
et des attributs de guerre ; à droite, les attributs de la science, un
globe et des livres dont deux ouverts montrent, le premier un empe-
reur romain debout, au recto et au verso des médailles impériales, et
le second des fleurs. L’allégorie est parfaite et la miniature superbe.

Daniel Rabel vécut à Paris très probablement, bien qu’il eût à
prendre ses modèles au jardin de Blois. Du moins, il y décéda le
2 janvier 1637 (paroisse Saint-Sulpice), et l’acte le désigne comme
« ingénieur du roy ». Sa veuve, Antoinette Guibourg, se consola
assez vite de sa perte, car, le 27 mai suivant, elle convolait en
secondes noces 3 4 avec Jacques de Belleville, conducteur des ballets
de Sa Majesté *.

Le titre d'ingénieur du roy nous autorise-t-il à supposer que
Daniel Rabel avait quitté le service de Gaston d’Orléans pour celui
de Louis XIII? Et en tous cas, après sa mort, en 1637, cet artiste
a-t-il eu un continuateur immédiat? Doit-on penser qu’un nom,
encore inconnu de nous, trouve sa place entre Rabel et Robert?

J’aime mieux croire que le duc d’Orléans, qui passa sa vio dans
les complots et dans les révoltes, qui entra dans tous les mauvais
desseins formés contre Richelieu, et qui, plus tard, nommé lieute-
nant général du royaume, joua un rôle considérable dans les cam-
pagnes de Flandre et pondant la Fronde, avait trop do préoccu-
pations politiques pour s’intéresser, comme dans sa jeunesse, aux

1. Au volume LXXV, pl 2.

2. M. Chnbouillet, op.cit., p.G6, a remarqué que cette armure était semblable
à celle de Louis XIII qu'on peut voir nu Musée d'artillerie, et qui a longtemps
appartenu au Cabinet des médailles et des antiques de la Bibliothèque nationale.

3. Archives nationales, Y. 177, f*> 413.

4. En 1646, d'après Clément de Ris (Les Amateurs d'autrefois, 1877, p. 118),
Michel de Marolles habitait la môme maison que la veuve de Rabel et de J. de Belle-
ville dont il vante € l'humeur agréable et la conduite vertueuse ».
 
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