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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0344

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LA CATHÉDRALE DE MILAN.

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ment et avec bonheur les bas côtés comme chez M. Diclc de Vienne ;
tantôt, grâce à des arcatures à jour, plus ou moins élevées, elle ne
forme qu’une ligne avec le couronnement des nefs médianes,
M. Ferrario et d’autres n’ont pas craint d’emplojrer pour la grande
nef un couronnement d’une inclinaison moindre que celui des bas
côtés, ainsi que cela se voit exécuté dans les façades du transept de
la cathédrale. C’est le seul reproche que nous serions tenté
d’adresser à M. Ferrario, et auquel il serait bien facile de remédier,
en inclinant moins ses arcatures latérales tout en leur donnant le
même point de départ inférieur.

Dans la question si difficile des portes, il a su, sans détruire
l’harmonie d’ensemble, les conserver au nombre de cinq, tout en
n'accentuant que les trois du milieu dont les gables, surmontés
d’arcatures à jour, de statues, de pinacles sont un véritable triomphe
de fantaisie, de goût, d’habileté et je dirai même de génie décox*atif,
ou les lignes inclinées et verticales vivent dans la plus heureuse
harmonie avec Y horizontale qu’il est si important de ne pas oublier
dans un monument, dont elle est, au même titre que la verticale, l’un
des deux éléments caractéristiques.

Mieux que tous ses concurrents, M. Ferrario a parfaitement saisi
le caractère horizontal du gothique de la cathédrale de Milan; et il a
compris que là où, comme pour les portes, il y avait à chercher dans
d’autres monuments des modèles à suivre, ce n’était ni vers la France
ni vers rAllemagne qu’il fallait tourner ses regards mais vers
l’Espagne, vers le Portugal et vers l’Italie elle-même, où les races
latines ont fait subir à Séville, à Bélem et ailleurs au gothique
septentrional les transformations analogues à celles de Milan.

X.

Qu’il nous soit permis d’exposer en terminant quelques réflexions,
et d’exprimer aussi quelques craintes.

L’ornementation gothique, avec sa flore septentrionale indigène,
si fraiche, si vivante, exige du sculpteur de la naïveté et beaucoup
d’expression individuelle. Ces qualités rendent plus difficiles l’abné-
gation, le respect à la tradition nécessaires pour atteindre à la per-
fection de composition, à la beauté supérieure de la forme qui seules
ne perdent pas à être exprimées dans les surfaces lisses, fines et par-
faites de la matière idéale par excellence : le marbre blanc. Le pro-
 
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