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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0349

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320

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

libre, telle que l’aurait comprise Bramante ou Léonard, vraiment
italienne, Renaissance avec robe Gothique. Il ne faudrait pas non plus
dans le choix des modèles à consulter, s’arrêter à l’époque longoharde,
mais s’inspirer de tous les progrès du génie milanais jusqu’en 1889,
tout en restant fidèle à l’esprit qui a présidé à l’érection du monument
dès ses débuts, à l’esprit de compromis entre les principes du Midi
et ceux du Nord. Il faudrait aussi, qu’au lieu d’un simple mur, elle
eût, pour profondeur, au moins la valeur d’une travée, afin que les
regards soient attirés par la profondeur mystérieuse de ses galeries
et que l’imagination trouve l’occasion de grandir encore l’œuvre de
l’architecte. Il y a là, à résoudre, un des problèmes les plus intéres-
sants que puisse rêver un artiste et que nulle ville n’est mieux placée
pour réaliser que Milan.

Si l’on reprochait à cette manière de voir de ne pas être suffisam-
ment en harmonie avec le gothique de la cathédrale, nous pourrions
répondre par les paroles prononcées le 15 mai 1401, par Parolo da
Calco. Ripostant à cette observation de Jean Alchcrio : qu’il existe,
à Paris, beaucoup d’arcs faits comme celui projeté par Jean Mignot :
« Xotre église, à nous, dit-il, n’a que faire des choses vieilles, elle requiert
des choses neuves. » Paroles d’un grand intérêt, montrant déjà alors à
Milan comme un souffle de Renaissance (Brunellesco comptait alors
38 ans), peut-être peuvent-elles expliquer plus d’une chose dans l’his-
toire du monument, paroles vraies de nos jours, comme en 1401, car
a cathédrale de Milan, avec ses « colonnades gothiques », —expres-
sion que l’on n’oserait employer ailleurs, — malgré tous ses défauts,
a droit à une façade telle que l’on n'en a pas encore vu jusqu’ici.

S’il nous a été impossible de cacher notre sentiment à l’égard du
projet couronné, cela tient à ce que nous avons une affection et une
admiration profondes pour la ville de Milan et pour le sentiment
des choses monumentales, qui anime ses habitants; la façade do sa
cathédrale vraiment digne des intentions primitives et des richesses
du monument doit être une œuvre hors ligne. Si le projet couronné
venait à être exécuté, il est fort probable que dans moins d’un siècle,
l’esprit monumental des Milanais songerait à le remplacer à son tour
par quelque chose de mieux. Nous nous associons complètement aux
conclusions par lesquelles M. Nardini Despotti termine l’ouvrage
auquel nous avons fait allusion, en demandant avec lui que cette
façade soit un miracle de l'art et la reine des façades

I. La façade ù deux tours colossales qu’il propose lui-même est loin d'être sans
valeur, elle rappelle celle de Cologne, mais en évite les défauts.
 
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