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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0351

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322

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Si l’on ne veut la faire telle, il faut laisser les choses dans l’état
où elles sont. Nous nous associons, en terminant, à l’opinion de
M. Camillo Boïto sur la valeur exceptionnelle de ces concours et sur
le talent remarquable, et très consolant, qu’il a révélé chez un grand
nombre de concurrents étrangers aussi bien que Milanais. De même
que Bramante, jugeant les projets pour le Tiburio, disaitqu’en moins
d’une heure, avec le concours des maîtres, on arriverait à tirer de
leurs projets réunis un qui serait parfait, de même, s’il revenait
aujourd’hui, il ne lui serait pas difficile d’en choisir un parmi les
projets milanais qui, avec de légères modifications, serait digne
d’une si grande œuvre.

En résumé, les raisons qui, selon nous, ont conduit, malgré une
préparation si soignée du concours, à choisir une façade absolument
contraire aux intentions des projets primitifs, n’étant nullement en
rapport avec la majesté de la cathédrale, nullement proportionnée
à l’ensemble de ses dimensions et de celles de sa place monu-
mentale, ces raisons tiennent non à l’insuffisance de talent du
regretté Brentano, talent auquel nous sommes tout disposé à rendre
hommage, mais à plusieurs causes réunies qui ont agi sur lui, autant
que sur le Jury.

1° A cette erreur d’appréciation, répandue depuis peu à Milan,
que la cathédrale est un monument uniquement lombard, et non un
compromis à parties parfois égales des idées du Nord et de celles de la
Lombardie.

2° A ce que Brentano, et peut-être aussi le Jury, se sont livrés trop
complètement aux théories séduisantes de l’école de la logique et
delà raison exclusives, issue croyons-nous de Viollet-le-Duc, et qui
parait avoir de nombreux adhérents à Milan, aux théories aussi de
l’école qui demande que la construction ne soit plus au service de
l’architecte mais que celui-ci devienne sa chose.

3° A ce que le programme du concours et un courant d’opinion,
oublieux précisément de la nature double du monument, exigeaient do
la solution deux conditions empruntées à chacun des deux éléments
constitutifs, s'excluant réciproquement et rendant impossible toute solu-
tion digne de la cathédrale et conforme au programme, contradiction
impossible à éviter, croyons-nous, avant les concours, à cause do la
complexité du problème.

Veut-on une façade sans tours, surtout réglée par la coupe trans-
versale lombarde du temple, alors, du même coup, il faut renoncer à
 
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