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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Gonse, Louis: Le Rembrandt du Pecq
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0355

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LE REMBRANDT DU PECQ.

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part, il convient de remarquer qu’aucune attribution positive à l’un
des disciples de Rembrandt ou à l’un des peintres qui ont imité son
style, n’a été proposée avec preuves à l’appui. On a parlé d’Arnold
de Gelder, de Pauditz, de Dietrich, voire de Bol et de Van den
Eeckhout, mais on ne s’est fixé sur aucun nom d’une manière
résolue.

On a mis en avant la question des yeux bleus, sans penser que si
nous n’en voyons guère dans les tableaux de Rembrandt, c’est que
les vernis jaunes ont faussé les gammes délicates du bleu; on a parlé
du couteau à palette, qui apparaît en maints endroits du tableau du
Pecq et que Rembrandt n’aurait jamais employé (et la Fiancée juive,
et le Portrait de Six et le Portrait de famille de Brunswick!). En
réalité, tout ce débat prouve, ce que nous savions de reste, combien
les discussions de ce genre sont chose délicate, surtout lorsqu’il y a
eu, comme dans le cas présent, imprévu et surprise.

En quête de quelque renseignement nouveau, nous avons nous-
mème revu avec attention tout ce qui constitue l'œuvre de Rembrandt,
au Cabinet des Estampes, et tout ce qui se rapporte à ses élèves;
malheureusement, nous n’avons rencontré aucun indice qui pût
faire avancer la discussion ni dans un sens ni dans l’autre.

Quand je dis qu’aucun fait nouveau ne s’est produit, cela n’est
pas tout à fait exact. J’enregiste, au contraire, une indication qui est
loin d’ètre sans valeur. Elle nous vient de Y Intermédiaire des cher-
cheurs et curieux, sous la signature de M. Georges Monval, l’archiviste
de la Comédie-Française :

Un Rembrandt à retrouver. — Qu’est devenue la toile maîtresse de la collection
de Hoberl Soyer, ingénieur des ponts et chaussées, ainsi désignée sous le n° 1 de
l’inventaire après décès, dressé le 6 novembre 1802, par M' liouct, notaire à
Orléans?

Un tableau représentant le Bénédicité de Rembrandt.

Soyer était le voisin et l’ami d’Aignan Desfrichcs, l’amateur bien connu, dont le
gendre, Cadet de Limay, avait acheté la maison de Soyer du vivant même de ce
dernier.

Or, Mme veuve Legrand, il laquelle appartenait le tableau récemment acquis au
Vésinel par M. Bourgeois, était une demoiselle Desfriches.

Cet Abraham visité par les anges, que Mme Legrand possédait par héritage, ne
serait-il pus le Bénédicité attribué à Rembrandt, il y a près d un siècle?

Oeokues Monval.

Cela parait assez vraisemblable; ce titre de tableau est dans le
goût du xvni® siècle et s’accorde fort bien avec l’œuvre laissée par
Desfriches à Mm# Legrand.
 
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