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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Rochebrune, Octave de: La chapelle funéraire de l'église de Bourneau
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328

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Fou, propriétaire du château de Bourneau vers l’année 1530. L’écus-
son aux trois màcles appartenant à cette famille se voyait en effet
dans plusieurs motifs des sculptures sur un cartel losangé, car Marie
du Puy du Fou était morte fille *. Mais ce qui attira surtout notre
attention, ce fut l’habile exécution et l’originalité de conception qui
avaient présidé à l’ornementation générale. La décoration du grand
arc était formée par des feuilles refendues et persillées rappelant
encore par leur faire la donnée gothique des rinceaux du xve siècle.
Sans nul doute, notre ornemaniste était un artiste de la contrée et
non un de ces Italiens qu’on s’est plu bien trop souvent à faire in-
tervenir sans raison dans nos œuvres de la Renaissance. Peut-être
était-ce Jacques Coireau de Montaigu qui, à la même époque, orne-
mentait les voûtes des chapelles absidales de Notre-Dame de Fontenay-
le-Comte; cette ville est à sept kilomètres à peine de Bourneau. Le
reste de l’arc est enrichi de fines moulures et surtout d’une bande
plate de cinq centimètres de largeur où notre artiste a su, dans un
relief d’un demi-centimètre seulement, ciseler avec un art infini et
un modelé des plus réussis tous les objets consacrés au culte, tels
que calices, croix, ostensoirs, cierges, bénitiers, encensoirs, chasu-
bles, etc., etc... Doux chapiteaux â volutes d’ordre ionique suppor-
tent cette archivolte; celui de droite, â la place de l’éternel fleuron
du tailloir, nous présente un génie ailé assis sur la moulure de la
corbeille ; de la main gauche il supporte l’écusson losangé de Marie
du Puy du Fou et de la droite un médaillon sur lequel est ciselée
une tête de mort. Ce petit génie est irréprochable comme silhouette,
facture et sentiment, il indique par cet attribut funéraire la desti-
nation de l’enfeu.

Sur le chapiteau placé en regard de celui-ci, l’artiste a évidem-
ment voulu conserver les traits de la jeune fille pour laquelle ce
délicieux édicule avait été construit. Ici encore le buste, avec taille à
demi décolletée, occupe la place du fleuron du tailloir, un riche col-
lier tombe très bas sur les épaules dont le galbe est très jeune, ainsi
que celui de la poitrine : c’est sans aucun doute l’image de Mario du
Puy du Fou. Cette image no se retrouverait-elle pas encore dans un
délicieux médaillon de femme qui se voit dans l’intrados do cotte
même voussure et qui est accompagné d’une tète d’homme casqué,
modelée avec une leimete d allure et de touche â faire songer aux
bronzes de Pisano. I.

I. Quelques jours plus tard, au fond de l'enfeu, des fouilles faites à cette
intention ont fait découvrir ses ossements encore très bien conservés.
 
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