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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0365

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334

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

très large mesure, les influences orientales contre lesquelles les guerres
médiques vont réagir. Mais le mot oriental est encore bien vague et, si nous
nous en contentons pour le moment, c'est dans l’espoir qu’il pourra être
remplacé bientôt par une épithète géographique plus précise. Ajoutons
seulement que, pour trouver un terme de comparaison, il faut quitter la
Grèce continentale et aller chercher en Asie Mineure, ou plutôt au Louvre,
les singuliers bas-reliefs du temple d’Assos.

L’époque des l’isistratides, qui précède immédiatement les guerres mé-
diques, est celle du premier développement de la sculpture en marbre,
sculpture vraiment grecque, cette fois, que les fouilles des dernières
années sur l’Acropole ont tant contribué à nous faire connaître1 2. En étu-
diant les monuments appartenant à la seconde partie du vie siècle, on a
déjà cru y distinguer deux écoles : l’une, altique indigène, employant le
marbre de l’IIymelte et continuant les traditions des artistes auxquels sont
dus les reliefs en tuf poreux; l’autre, insulaire d’origine, ayant eu proba-
blement son centre d’expansion dans l’ile de Chios, qui emploie de préfé-
rence le marbre de Paros et prépare seule la grande floraison de l’art au
vc siècle 3 4. Cette théorie prématurée, quoique séduisante, a déjà soulevé des
controverses dans le détail desquelles nous ne pouvons pas entrer ici. Ce
qui parait dès aujourd’hui certain et doit rendre méfiant à l’égard de toutes
les synthèses, c’est que l’art classique et celui des précurseurs immédiats
de Phidias s’est formé sous des influences très diverses, très malaisées à
définir ; qu’à côté de la sculpture en pierre tendre et en marbre, les tradi-
tions du travail en bois et en métal ont joué leur rôle et que si Chios a été
le centre d’une école importante, Samos, la Crète, Chypre, les îles du Nord,
la côte-asiatique ont sans doute produit de nombreux artistes dont les
talents et les progrès individuels ont collaboré au progrès général de l’art.
11 ne peut s’agir, pour le moment, que de classer les œuvres; le classement
et la filiation des écoles viendront après.

Un des bas-reliefs archaïques le plus anciennement connus, la célèbre
stèle dite du Guerrier de Marathon, vient de retrouver un frère à Icarie,
l’un des bourgs voisins d’Athènes, au cours des fouilles fructueuses que
l’Ecole américaine a pratiquées depuis 1887 sur ce point. Nous reprodui-
sons ici le guerrier d’Icaric à côté de celui de Velanidezaa, pour rendre plus
sensible la presque identité des deux œuvres, répliques d'un type qui devait
être commun, vers 520 avant J.-C., dans les ateliers des vieux sculpteurs
attiques. Mais, tandis que la première stèle a conservé une décoration poly-
chrôme encore assez vive, la seconde n’en présente plus que des restes
fugitifs, en particulier sur la cuirasse. Ces monuments doivent être rappro-
chés de la stèle de Lyseas, découverte à Velanideza en 1839*, qui est une

1. Voyez la Gazette des Beaux-Arts, numéros du Ier mai 1880 et du l« jan-
vier 1888.

2. Voir les travaux récents à ce sujet indiqués dans notre Chronique d'Oricnt
de la Heoue Archéologique, 18X9, U, p. 87 et 90.

3. Pour la stèle de Velanideza, voir Bec ne Archéologique, 1844, pl. I; pour
celle d’Icarie, American Journal of Archeologg, 1889, pl. I.

4. Athenischr Mitthcilungen, 1879, pl. I, II.
 
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