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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0369

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338

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

diatement reconnu qu’elle appartenait à la frise du Parthénon et M. Waldstein
l’a identifiée à la tète d’iris, qui manque à l’une des plaques de la frise
actuellement à Londres1. Nous reproduisons ici, d’après la grande publi-
cation de M. Michaelis, l’ensemble de cette plaque, une des plus belles de la
série, où l’on voit Zeus et lléra assis auprès d Iris debout. Dans la restau-
ration de la frise du Parthénon faite par Stuart, la tête d’iris était tournée ù
droite : on sait maintenant qu’elle était dirigée vers la gauche. Le morceau
exquis que le hasard nous a rendu n’ajoutera rien, sans doute, à la légitime
admiration dont ces merveilles de l’art sont l’objet depuis un siècle, mais il
montre une fois de plus, par le charme inexprimable qui s’en dégage, la
splendeur d’une école privilégiée dont les moindres productions sont de
génie. Je dis « d’une école » et non « de PhiJias », car — n’en déplaise aux
dilettantes qui abusent de ce grand nom — rien ne prouve, rien ne permet
de supposer que la frise du Parthénon soit de sa main. Tout récemment
même, un savant allemand a prétendu établir que la composition des fron-
tons et de la frise n’était pas de Phidias et, remarquant qu’on y trouve pour
la première fois la trace du foret, que le sculpteur des métopes n’a pas
employé, il a proposé d’attribuer ces chefs-d’œuvre à Callimaque, le
premier artiste, au dire de Pausanias, qui ait fait usage de cet instru-
ment2 3 *. M. Puchstein ajoute que ce que l'on sait du style de Phidias
par les répliques de l’Athéna Parthénos ne concorde pas avec la manière
plus libre que les frontons et la frise du Parthénon nous font connaître. La
comparaison porte à faux, ce me semble, d’abord parce que nos répliques
de la Parthénos sont médiocres ou mauvaises, ensuite parce que la sculpture
de colosses chryséléphantins admet une certaine raideur hiératique que le.
travail du marbre ne comporte pas. Plutarque disant d’une manière expresse
que tous les travaux exécutés sur l’Acropole par Périclès l’ont été sous la
direction de Phidias, il n’y a pas de raison pour lui refuser l’invention des
sculptures décoratives du Parthénon; mais l’inégalité de ces sculptures, en
particulier celle des métopes, ne permet pas de les attribuer ù la même main
et il n’est pas impossible que l’exécution d’une partie d’entre elles ait été
confiée par le maître ù un praticien aussi habile que Callimaque.

Depuis la découverte faite ù Mantinée par M. Fougères de la base sculptée
représentant Apollon et les Muses, œuvre que l’on attribue avec vraisem-
blance à Praxitèle \ le sol de la Grèce n’a fourni aucune sculpture importante
qu’on puisse rapporter aux écoles attiques du iv* siècle. Le beau bas-relief
représentant un lion, provenant de Tégée et publié par M. Fougères 4, ne me
semblepas, malgrêles ingénieux arguments de l’éditeur, devoir être attribué
à Scopas. En revanche, M. Bot ho Graef 5 a rendu vraisemblable qu’un joli
buste d Héraklès jeune, découvert en 1870 à Itome sur le Quirinal, est une
réplique d’un modèle créé par ce sculpteur célèbre, dont nous possédons
malheureusement si peu de chose. D’autres archéologues avaient préféré

1. American Journal of Archeology, 1889, pl. U.

2. Puchstein, Séances Je lu Société archéologique Je Berlin, 9 décembre 1889.

3. Gaiette des Beaux-Arts, 3' période, t. I, p. (J4 et suiv.

•t. Bulletin de correspondance hellénique, t. XIII, pl. VI.

5. Hœmische Mittheitungen, 1881), pl. IX (p. l'JO).
 
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