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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Michel, Émile: Les études récentes sur l'école hollandaise: livres et musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0384

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ÉTUDES RÉCENTES SUR L’ÉCOLE HOLLANDAISE. 353

de cette famille patricienne et, chez M. Bredius lui-même, le beau portrait de Saskia,
peint vers 1635 par Rembrandt et auquel une intelligente et discrète restauration
de M. Hauser a rendu tout son éclat.

Puisque j’ai parlé de M. Hauser, je tiens à constater ici l’heureux effet du
passage à Cassel de cet habile praticien. A mon dernier séjour dans cette ville
j’ai été émerveillé de l’aspect que présentent maintenant les nombreux tableaux
de Rembrandt de son Musée; c'est une rénovation et presque une résurrection
pour quelques-uns d’entre eux, pour l'Architecte, pour la Bénédiction de Jacob, la
Saskia, le Bruyningli, pour d’autres toiles encore que, grâce à la complaisante
attention de M. Eisenmann, j’ai pu contempler à. loisir, posées sur des chevalets, à
portée du regard et en pleine lumière. En Hollande même, l’ouvrage le plus
laineux de Rembrandt, la Ronde de nuit, a été aussi l’objet d’un nettoyage qui a
parfaitement réussi, au dire de bons juges et de ceux-là mêmes qui, craignant le
résultat de celle opération, s’y étaient d'abord opposés. Tous sont unanimes à en
vanter les excellents résultats, ainsi que les lecteurs de la Gazette ont pu s’en
convaincre d'après les informations adressées à cet égard à M. Durand Gréville
et qu’il leur a communiquées. Comme lui, quelques amateurs auraient peut-être
souhaité que, poussant plus à fond ce travail, on procédât à un dévernissage
complet. Mais, en si délicate matière, nous croyons qu'on ne saurait être trop
prudent; aller plus avant c’était s’exposer à des dégradations possibles et atteindre
l’œuvre vive elle-même, ce qui serait irréparable. Telle qu’elle est aujourd’hui,
débarrassée des souillures qui ne lui avaient pas été épargnées dès sa mise en
place dans le local de l’ancien Doelen, la Ronde de nuit- est devenue plus claire,
plus visible dans son ensemble, moins opaque dans ses ombres. Nous nous réjouis^-
sons de pouvoir prochainement nous-même constater ces salutaires modifications.

Plus que jamais, du reste, le grand maître de la Hollande est en honneur dans
toute l’Europe et ce qui s'attache à sa personne ou à ses œuvres excite un intérêt
croissant. A Londres, l’hiver dernier, c’est lui qui faisait presque exclusivement les
frais de l’Exposition annuelle de la Royal Academy, avec une quinzaine de
tableaux authentiques, pour la plupart prêtés par la Reine et par sir Richard
Wallace. Ainsi que M. Rode en avait eu le désir et la pensée, nous avions même
un moment conçu l’espoir de voir sortir des châteaux ou des collections qui les
détiennent tous les tableaux du grand magicien de la lumière, pour être réunis
dans une exposition complète de son œuvre. S'il a dû reculer devant les difficultés
d’une pareille entreprise, l’actif et intelligent directeur du Musée de Berlin a pu,
eu revanche, dans les derniers temps, ramener sur le continent, outre l'Andromède
de Rubens, acquise de Blenhcim, trois ouvrages importants de Rembrandt qui ont
considérablement élevé le niveau de la collection confiée à ses soins. La Femme
de Putiphar accusant Joseph devant son mari, datée de 1655 et qui provient de sir
John Neeld, est bien supérieure comme éclat et comme conservation à la répétition
un peu modifiée qui appartient à l’Ermitage. La Suzanne au bain de 1617 et la
Vision de Daniel, un peu postérieure, faisaient partie de la collection de sir
Edmund Lcchmcrc et la première de cos compositions (dans laquelle 1 artiste a
reproduit les études que possèdent M. L. Bonnat et la Galerie Lacaze) est, au point
'le vue de la puissance cl de l'éclat des colorations, une des plus prodigieuses que
l’artiste ail produites. De son cêté, le confrère de M. Bode nu cabinet des Estampes
de Berlin, M. Lippmann, a entrepris la publication d’un grand ouvrage consacre à
ni. — 3e période.
 
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