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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Michel, Émile: Les études récentes sur l'école hollandaise: livres et musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0385

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334

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

la reproduction de dessins originaux de Rembrandt. Les deux premières livraisons
qui ont paru contiennent 100 photogravures des dessins des Musées de Berlin et
de Dresde, des collections du prince Georges de Saxe, du duc de Dcvonshire et do
M. Heselline à Londres. Quelques-uns sont tout à fait de premier ordre, entre
autres de nombreux paysages, un Êlie dans le désert, un Christ au Jardin des
Oliviers, une Femme endormie, une Échelle de Jacob, une Adoration des bergers et
surtout l'Enfant colère, un marmot qui, saisi d'un accès de méchanceté indomp-
table, se raidit et se débat avec rage, braillant à pleins poumons, pendant qu’on
l'emporte. Rien ne saurait donner mieux l’idée de la souplesse du génie de Rem-
brandt que ces dessins ; aussi faisons-nous des vœux pour que cette publication
soit complétée par la reproduction d’œuvres appartenant à des collections qui
n'ont \ias été abordées par Braun, comme celle du Musée Fodor à Amsterdam,
celle du Musée Tcylcr il Harlem, aujourd’hui si bien installé, et, avant toutes, celle
de Stockholm formée, pour la plus grande partie, d'achats faits au siècle dernier à
la vente de Crozat par le comte de Tessin, ambassadeur de Suède à Paris. Afin de
donner quelque idée des richesses du dépôt qu’il dirige, M. G. Upmark a publié
un choix fait parmi ces dessins dans un beau volume sur lequel nous aurons à
revenir. Contentons-nous de dire que, du seul Rembrandt, le cabinet de Stockholm
possède plus de cent dessins, achetés par de Piles, du vivant même de l'artiste ou
peu de temps après sa mort, et dont quelques-uns ont pour nous un intérêt parti-
culier, puisqu’ils représentent des personnes de son entourage immédiat, comme
sa belle-sœur Titia, sa femme et son fils Titus.

Avant de rentrer en Hollande pour n’en plus sortir, signalons encore à l’étranger
quelques publications récentes relatives à l’art néerlandais et, en première ligne,
celles de M. Bodc, sur les petites collections de l’Allemagne ', comme celle d’Olden-
bourg et celle de M. Wcssclhoëft, devenue aujourd'hui la propriété de la ville de
Hambourg. En collaboration avec M. Bredius, M. Bode a aussi donné, dans le
Jalirbuch der K. preussisclten Kunstsammlungen, une intéressante notice sur un
peintre de société assez ignoré, Symon Kick, l’auteur du charmant tableau de
Chasseurs appartenant à M. le comte de Mollke à Copenhague et longtemps
attribué à B. van der Ilclst; dans le même recueil, nous relevons un article d’un
jeune écrivain, M. J. L. Sponscl, sur Gillis van Coninxloo, l’un des fondateurs de
l'école tlu paysage hollandais, cl dont M. de Rocvcr avait déjà débrouillé l’histoires.
Coninxloo était un de ces Flamands émigrés d’Anvers, à la suite des persécutions
religieuses, et, avec un grand nombre de scs compatriotes, il s'était d'abord réfugié
à Frnnkcnthal. Dès 1385, il se fixait à Amsterdam et par lui-même ou par son
élève P. Schoubroeck, il y exerçait une influence considérable sur le mouvement
de la pointure en Hollande. Je sais, d’autre part, que M. Sponscl travaille A une
édition de Sandrart avec des notes et des commentaires qui feraient de cet ouvrage
un livre d étude indispensable et le complément de l’excellente publication de
M. H. Hymans sur le Livre des Peintres de van Mander. Sandrart, en effet, est le
continuateur de Van Mander et là oà s'arrêtent les informations de ce dernier,
il a pu, grâce à sa vie nomade et à ses nombreuses relations, nous fournir des
renseignements qui vont rejoindre ceux que nous devons à llouhrnkcn, près d’un

J. Bilderlete nus Kleineren tieniüldc-Sanimlunyeii, publié par les Graphische K uns! s de
Vienne.

2. Oud-üotland, 1883, 11!.
 
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