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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Michel, Émile: Les études récentes sur l'école hollandaise: livres et musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0387

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356

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

qui s’offrait à nous pour combler une des lacunes les plus manifestes de notre
galerie en achetant les deux beaux portraits de Th. de Keyser, deux œuvres de
premier ordre d’un maître qui nous fait complètement défaut et qu’on aurait pu
acquérir pour une somme relativement très modeste, au prix ort sont aujourd'hui
les Millet. Ces deux tableaux, très caractéristiques du talent du peintre et qui
provenaient de la collection Du Bus de Ghisignies, ont été payés en effet l'un 21,000
et l’autre 25,000 francs. Ajoutons que, fort heureusement, le portrait d’homme
n’a pas quitté la France et qu'il fait aujourd’hui l’ornement de la collection de
M. R. Kann qui, presque en môme temps, acquérait avec son frère les deux beaux
portraits de Rembrandt de M. le comte F. d’Oultremont à Bruxelles.

A côté de ces divers travaux qu’a inspirés leur école, ceux des Hollandais eux-
mêmes tiennent bien leur place et le recueil dirigé par MM. Bredius et de Roever
continue à centraliser les principales découvertes faites sur les maîtres néerlan-
dais. Comme les années précédentes, les directeurs de Oud-Holland. ont largement
payé de leur personne et nous passerons ici rapidement en revue les notices les
plus intéressantes consacrées aux artistes. M. Bredius que nous avons déjà eu
si souvent l’occasion de citer, n’a pas cessé d’accroître l’apport de ses précieuses
trouvailles faites dans les archives. C’est d’abord une étude sur Joachim et Gérard
Houckgcest, deux peintres de La Haye ; le premier, l’auteur d’un des porlraits de
I’orte-Enscignc que nous avons signalés au musée municipal de cette ville ; l’autre
à qui l’on doit des intérieurs d’église peints dans le genre d’Emm. de Witt ;
viennent ensuite trois autres notices sur des artistes de Delft : le peintre de nature
morte, Evert van der Aelst. et les deux paysagistes, Adam Pick et Pieler van Ascii.
Quoique plus connus, les peintres de société Pietcr Codde et Willem Duystcr, dont
nous parle aussi M. Bredius, n’ont pas cependant toute la réputation qu’ils méri-
tent. Les ouvrages du premier sont souvent confondus avec ceux de Dirk Hais ou
d’Ant. Palamedes. Codde, qui était né en 1G00, procède de Hais et il a môme ter-
miné, en 1637, un tableau inachevé de ce maître : la Compagnie du capitaine Rend
(Ryksmuseum n" lit). Les œuvres de Codde, dont M. Bode avait déjà dressé un
catalogue dans scs Stiulien, sont assez inégales, mais d'une exécution parfois Irès
spirituelle et très élégante. M. Bredius a retrouvé l’inventaire des objets formant
le mobilier d'une maison habitée par l’artiste à la date du 5 février 1636 et nous
y notons des peintures de Hais, d’A.van de Yennc, de Keirincx, de Sal. Ruysdael,
de P. Molyn, trois têtes de Brouwer et cinq paysages de Van Goyen. Dans cette
brillante phalange des peintres de Société, Pictcr de Hooch est un des plus en vue
et récemment encore, à la Vente Secrétan, son Intérieur hollandais — il est vrai
que c’est un de scs meilleurs ouvrages — atteignait le chiffre fort respectable de
276,000 francs. Malgré tout, la biographie de Hooch reste encore pleine d’obscu-
rités et les nombreux homonymes qu'il comptait parmi ses contemporains expli-
quent assez les erreurs quon a pu commettre à son égard. Nous rencontrons, en
effet, à Harlem, en 1660, un Picter de Hooch; un autre, en 1650, est orgnnistc à
La Haye; un troisième, en 16*8, fabrique des boutons à Amsterdam et, dans cette
même ville, un autre se marie en 1637 ; un dernier enfin fait, en 1671, le com-
merce d’objets en baleine. Cependant plusieurs documents trouvés par M. Bredius
concernent positivement notre peintre. De deux déclarations formelles, certifiées
par lui, il résulte qu’il était né vers 1630. Peut-être avait-il d’abord habité Ams-
terdam ; mais, à l’àge de 23 ans, il était fixé à Delft, en qualité de valet de chambre,
 
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