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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Courajod, Louis: Eugéne Piot et les objets d'art légués au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0450

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EUGÈNE PIOT.

413

Sur cette collection, Piot a prélevé les livres suivants pour les
léguer à la Bibliothèque nationale : 1° Un livre in-folio contenant des
gravures sur bois de Marc-Antoine, dont on ne connaît que deux
exemplaires ; 2° un autre livre contenant une estampe de Marc-
Antoine, le Beruttus; 3° un autre livre contenant une petite estampe
du même maître représentant le Christ de Saint-Thomas d’Aquin,
reproduite dans la Gazette des Beaux-Arts '.

II

Yoici l’énumération des objets légués au Louvre.

I. — Portrait de Michel-Ange, bronze.

Nous empruntons à Eugène Piot lui-même, dans le catalogue de
sa vente de 1864, la description du buste de Michel-Ange : « La tète
sillonnée de rides est légèrement inclinée vers la gauche ; les cheveux,
encore abondants, sont légèrement bouclés. Le regard est fixe, les
pommettes sont saillantes, le nez est déprimé, comme on sait, par le
coup de Torrigiano. La barbe, qui est entière mais courte, fourche à
l’extrémité du menton. L’expression générale de la physionomie est
d’une profonde mélancolie. Le col de la chemise et une partie de
celui de la veste terminent le buste. »

Cette œuvre remarquable est connue par deux autres épreuves
qui se trouvent au Musée archéologique de Brera, à Milan, et dans
la collection de M. Édouard André. Le buste du Capitole à Rome me
parait différent et sortir d’un autre modèle, si mes souvenirs ne me
trahissent pas. Sur la valeur d’art du monument légué au Louvre,
l’opinion de la critique n’a jamais varié. C’est un chef-d’œuvre. Quant
à l’attribution de l’ouvrage à un maitre déterminé, il n’est pas de
problème plus capable de torturer la pensée d’un historien de l’art,
jaloux de raisonner ses impressions et curieux de remonter à la
source de l’émotion subie.

Cette image est tellement puissante et, à la fois, tellement sincère
qu’on serait porté à en vieillir l’exécution de quarante ou cinquante
années, en ne tenant compte que du sentiment, si on ne se savait pas
en présence du portrait de Michel-Ange. Piot en a très bien compris

l. 2“ période, Ionie XII, p. 530.
 
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