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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Courajod, Louis: Eugéne Piot et les objets d'art légués au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0456

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418

GAZETTE DES BEAUX-AItTS.

tissait un peu arbitrairement tout ce que le xve siècle avait produit
de remarquable. Donatello, Rossellino et Ghiberti, comme on peut le
voir dans son Catalogue de vente de 1864, furent les plus généreuse-
ment dotés. Beaucoup dejugements sommaires ont été déjà réformés
ou le seront bientôt. Verrocchio, dont il posséda de très beaux
ouvrages, lui était inconnu. La part de Rossellino, pour un marbre
très important, a été faite au détriment de ce Verrocchio, artiste qui
n’était pas encore apprécié ni suffisamment recherché, et que Baccio
Bandinelli, d’un autre côté, contribuait à dépouiller1. Le nom de
Ghiberti, toujours dans la même vente, a été prononcé par l’éminent
amateur à propos d’une œuvre, conservée aujourd’hui au South
Kensington Muséum avec son attribution primitive, bien qu’elle ait
été exécutée au moins vingt-deux ans après la mort de son auteur
hypothétique, comme le fait a été établi dans la Gazette des Beaux-
Arts (2e période, tome XXVII, p. 146 et suiv.) en 1883. Pour Dona-
tello, c’est-à-dire pour le maître dont il avait le mieux compris le
génie, Piot a eu la main plus heureuse. Dès que les droits méconnus
de Desiderio da Settignano auront été rétablis 2, on s’apercevra que
plusieurs des attributions faites par Piot au glorieux décorateur de
Sant’Antonio de. Padoue sont absolument inattaquables, notamment
celle du Saint Sébastien. S’ensuit-il que l’opinion ferme et catégo-
rique de Piot sur le sculpteur de la Madone léguée au Louvre doive
être définitivement et intégralement acceptée sans discussion?

Un fait est d’abord évident et absolument certain. L’œuvre
émane de l’esprit d’une école vraisemblablement dirigée par Dona-
tello. Le style élégant et particulièrement souple des draperies, les
yeux ronds, grands ouverts et étonnés de l’Enfant Jésus, le fond de
verroterie, couleur rouge et dorée, qu’on retrouve également dans les
bas-reliefs de la tribune extérieure dePrato et dans ceux delà tribune
de l’ancien orgue du Dôme de Florence, autant de signes incontes-
tables, au moins quant à l’influence, d’une origine commune entre
les divers monuments comparés.

De plus, la Madone du cabinet Piot appartient à un groupe
d’œuvres admirables, sublimes et dramatiques dont, à propos du
grand bas-relief polychrome acheté par le Louvre en 1880, j’ai
rapproché pour la première fois les principaux éléments et dont j’ai

1. N" S (lu catalogue de la vente de 1864. Buste de Lorenzo pris pour Giuliano
et attribué à Bandinelli. Cf. W. Bode, Itulienisclie BUdhaucr der Renaissance, 1887,
p. 109.

2. Notamment sur le buste d'enfant catalogué sous le n° 1 de la vente de 1804.
 
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