Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Courajod, Louis: Eugéne Piot et les objets d'art légués au musée du Louvre
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0459

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EUGÈNE PIOT.

421

ment des draperies delà même statue, reproduisent avec la plus com-
plète exactitude un modèle familier à l’artiste siennois, modèle que
nous connaissons par la figure de saint Pierre de la Loggia dei
Nobili. Or, sur l’attribution de cette figure de saint Pierre, aucun
doute ne peut subsister. Elle fut exécutée par Vecchietta en 1460, en
même temps qu’une statue de saint Paul datant exactement de 1458.
M. Gaëtano Milanesi l’a établi d’une manière irréfutable 1. Le manque
relatif et accidentel d’énergie que nous signalons dans la statue
donnée au Louvre et qui correspond à une période du talent de son
auteur, avait déjà frappé un observateur attentif. Burckhardt a fait
une remarque analogue à propos des figures de saint Pierre et de
saint Paul de la Loggia dei Nobili en les comparant au style jeune et
puissant de Federighi. Nous pouvons donc, avec la plus complète
certitude, attribuer la statue de saint Christophe à la main de
Lorenzo Vecchietta.

IV. — Thois scènes de la vie de sainte Anne. Bas-relief de bois peint el doré. —
Ecole de sculpture milanaise. Fin du xve siècle.

Les trois scènes reproduites sont : 1° Joachim chassé du Temple par
le Grand Prêtre; 2° Joachim rentrant chez lui avec son offrande et
embrassant sainte Anne; 3° la Naissance de la Vierge. M. Piot attribuait,
sans hésitation, cette sculpture à Caradosso. L’œuvre est assurément
tout à fait charmante sous sa couleur et sa dorure originales. Mais
nous ne pouvons en aucune façon, au sujet de son auteur, nous
résigner à partager le sentiment du donateur.

Cristoforo Foppa, dit Caradosso, né vers 1445, mort en 1527, est
un orfèvre et un médailleur qui a longtemps travaillé à la Cour des
Papes. Il a montré, comme pensent très bien MM. Burckhardt et
Bode,une grandeur de stylequile rapproche des Florentins.Ce style
est parfaitement connu et facilement appréciable par la frise du
baptistère de Bramante à San-Satiro, de Milan, par le Morlorio de la
même église qui confine à l’art de Mazzoni, et par la petite médaille
de Bramante. Caradosso est un maître puissant qui parvint à se
soustraire à l’influence exercée par les ateliers industriels de la
Haute Italie. 11 échappa précisément et d’une manière très appré-
ciable à la tyrannie de l’école dans laquelle M. Piot voulait, en dépit
de son œuvre, le ranger.

1. Documenti per la sloria dell’arte senese, lomc II, p. 309.
 
Annotationen