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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Courajod, Louis: Eugéne Piot et les objets d'art légués au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0462

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l’ameublement des palais italiens, tel que le conçurent les architectes
de l’École de Vignole et de Palladio. Le lit est recouvert d'une étoffe
richement brodée dans le goût de la même époque.

VII. — Siège en forme d’x. Bois sculpté et doré ; travail italien
du xve-xvie siècle.

Ce meuble offre la silhouette de la chaise sur laquelle, pendant
tout le moyen âge, les rois de France furent représentés solennelle-
ment assis. La forme en est dérivée du pliant antique. Elle s’était
conservée chez nous surtout par la présence dans le Trésor de Saint-
Denis du célèbre fauteuil dit de Dagobert. En Italie, au xve siècle, on
put se retremper facilement à la source et on s’inspira directement
du modèle antique. Le siège légué au Louvre est un intéressant spé-
cimen de l’art du mobilier italien pendant la belle période de la
Renaissance classique.

VIII. — Tète de sainte Élisabeth attribuée a Raphaël. Peinture îi la détrempe
sur toile. Hauteur 0m,34 ; largeur 0m,24.

La tète de sainte Élisabeth, de grandeur naturelle, tournée de
profil à droite et s’arrêtant au cou, est une étude — inachevée par
places et par là d’autant plus intéressante à étudier sous le rapport
du procédé technique, — pour le tableau de la Visitation commandé à
Raphaël par Marino Branconio et conservé aujourd’hui au Musée de
Madrid. On retrouve également le même type et presque la même pose,
avec des dimensions très réduites dans la Petite sainte famille du Musée
du Louvre (n°365 du Catalogue de M. de Tauzia ou 1,499 du Catalogue
sommaire). Dans l’étude de la collection Piot, le dessin est d’un très beau
caractère et tout à fait dans la manière du maître. Le coloris, malgré
l’emploi de tons rouges pour la préparation des ombres, est exempt
de la lourdeur et de l’opacité qui pourraient déceler dans l’exécution
la main d’un Jules Romain. Le nom de Raphaël est un nom si redou-
table à proposer d’une manière absolue et sans restriction qu’en
pareille circonstance la plus grande circonspection s’impose, surtout
à qui n’est pas spécialiste. Ce qui est certain, en tout cas, c’est que
la tête de la sainte Élisabeth constitue un morceau de peinture très
remarquable, digne d’attirer et de retenir l’attention des plus délicats1.

Nous ne pouvons nous dispenser de conserver pour l’avenir la

1. Je me suis éclairé, pour la rédaction de cetle note, des conseils de mon
collègue et ami M. Paul Durrieu.
 
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