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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Michel, Émile: La jeunesse de Rembrandt, 2: 1606 - 1631
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0466

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428

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

parchemins et de sacs d’argent qui encombrent la table devant laquelle
il est assis, examine d’un air attentif une pièce d’or qui lui paraît de
mauvais aloi. Ici encore la manœuvre du pinceau bien qu’appliquée
n’est pas exempte de lourdeur et avec cet amoncellement de pape-
rasses et de grimoires poussiéreux, la composition semble un peu
incohérente et mal équilibrée. En revanche, la lumière et les valeurs
sont heureusement réparties et rendues exactement. La tonalité de
l’ensemble, il est vrai, reste un peu jaunâtre et monotone; mais les
colorations très discrètes, — le vert effacé du tapis et le violet du
manteau, — amoindries et neutralisées avec intention, sont subor-
données à l’effet. Enfin les empâtements, assez forts dans la lumière,
ont été égalisés et comme écrasés pour ne pas offrir une opposition
trop marquée avec les fonds dont les parties sombres, à peine recou-
vertes, laissent jouer les transparences brunes de la préparation. A
l’encontre d’Elsheimer et de Honthorst qui, en de pareils sujets, s’ap-
pliquaient généralement à rendre dans toute sa vivacité l’éclat du
foyer lumineux lui-même, Rembrandt nous en a caché la flamme et
s’est contenté de montrer la lumière qu’elle projette sur les objets
environnants. Il a compris que de tels effets dépassent les ressources
de la peinture et en atténuant de parti-pris ce qu’un contraste excessif
aurait de blessant pour nos yeux, il a préféré mettre tous ses soins à
modeler avec une extrême délicatesse la tête du vieillard.

Ce ne sont là que des compositions à un seul personnage et dont
l’artiste a évidemment cherché à copier tous les éléments sur la
réalité elle-même. La difficulté était plus grande dans deux tableaux
datés de l’année suivante et où il a réuni plusieurs figures. Il faut
bien reconnaître qu’il ne s’en est pas tiré à son honneur. Dans le
Sarnson pris par les Philistins qui, après avoir appartenu à la maison
d’Orange, fait aujourd’hui partie de la collection du château royal à
Berlin, l’ordonnance de la composition laisse fort à désirer. Peint
comme les deux précédents sur un panneau de chêne, ce tableau est
de dimensions un peu plus grandes (0"‘,61 hauteur sur 0,50) et le mo-
nogramme dont il est signé, présente aussi une légère modification.

&-L 162s

Aux initiales R et H entrelacées s’ajoute maintenant un trait hori-
zontal que nous retrouverons sur presque toutes les œuvres de cette
période et qui nous parait, conformément à l’opinion de M. Bode,
 
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