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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Michel, Émile: La jeunesse de Rembrandt, 2: 1606 - 1631
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0473

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LA JEUNESSE DE REMBRANDT.

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trastes violents et factices, Rembrandt cherche les côtés saillants, les
grands effets visibles, ceux qui mettent leur marque sur un visage
humain, ceux, par conséquent, qu’il importe surtout de rendre pour
éviter toute méprise. Il corrigera plus tard ce que cette mimique
volontairement outrée peut avoir d’excessif et, entre ces termes
extrêmes relevés par lui, il arrivera à exprimer sur une physionomie,
comme il a su le faire pour les attitudes, les manifestations les plus
profondes ou les plus fugitives des sentiments, dans leur variété
infinie.

Désormais, il ne se passera plus guère d’années sans qu’il nous
laisse ainsi un souvenir peint ou gravé, mais toujours vivant de sa
personne. Ces images se succèdent même si nombreuses et si régu-
lièrement espacées, qu’il sera possible avec elles de suivre sans
interruption les changements que l’âge apportera insensiblement à
ses traits, comme aux progrès de son talent.

Comment Rembrandt avait-il été mis au courant des procédés de
la gravure? Qui lui en avait appris les éléments? Nous l’ignorons et
ses biographes ne nous donnent aucune indication à cet égard. A
Leyde, il trouvait encore vivant le souvenir et les exemples de
l’illustre graveur qui, comme lui, y était né, de ce maitre Lucas pour
lequel il professa dès sa jeunesse une admiration si passionnée qu’il
ne devait reculer devant aucun sacrifice afin de se procurer son
œuvre complet. Rembrandt ne pouvait avoir un meilleur guide. En
l’étudiant, il découvrait déjà chez lui avec une simplicité de moyens
dont il pouvait faire son profit, quelques-unes des préoccupations qui,
de plus en plus, allaient hanter son esprit, notamment celle de la
lumière et des effets du clair-obscur. Les traditions du célèbre artiste
s’étaient, du reste, continuées dans sa ville natale. Des libraires
comme les Elzevier n’y manquèrent jamais de coopérateurs pour
exécuter les illustrations de leurs livres à estampes, et les portraits
des personnages historiques le plus en vue, hommes d’Etat, militaires
ou lettrés, étaient répandus à profusion dans le pays, grâce au talent
de graveurs tels que J. de Gheyn, Pieter Bailly, le père du peintre
David Bailly, Barthélemy Dolendo ou Willem van Swanenburch, le
frère du maitre de Rembrandt. Pendant son séjour à Amsterdam,
Rembrandt avait pu aussi rencontrer dans l’atelier de Pieter Last-
man, un des frères de son maitre, graveur assez habile, et recevoir
de lui quelques leçons. Du reste, la pratique de ses premières eaux-
fortes peu chargée et réduite à un travail de pointe assez simple
n’avait pas dû nécessiter un apprentissage bien prolongé. Ajoutons
 
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