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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Les maîtres portraitistes du siècle, au Musée de Bruxelles: correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0480

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442

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Un portrait de M. Van Soust de Borkenfeld, longtemps directeur des Beaux-
Arts, par M. Robert, est, pour beaucoup d’entre nous, un souvenir déjà lointain.
Il eut, à son apparition, un succès peu ordinaire, à ce point que M. de Morny voulut,
après son exhibition au Salon de Paris, avoir son’ portrait par le môme artiste.
L’événement, comme vous voyez, ne date point d’hier. J’ajoute que, et c’est
l’essentiel, l’œuvre a toujours un charme qui justifie la faveur qui l’a accueillie.
M. Robert y joint une tête d’homme, datée de 1867, d’une fort remarquable
facture.

Plusieurs portraits d’un peintre belge, enlevé trop tôt à l’art et au pays,
Ed. Agneesens, se caractérisent par un ensemble de qualités essentiellement
flamandes : franchise d’accent, et simplicité d’allure, jointe à une adresse très
réelle d’exécution.

La section belge a, du reste, sa note contemporaine. M. Alfred Stevens l’enri-
chit de beaux portraits au pastel de M1™3 Crabbe et de la baronne de Bonhomme,
toutes deux en pied ; M. Wauters d’un panneau d’où se détache en puissante
lumière la silhouette du général Goffinet, d’une facture large dont la fran-
chise et l’apparente prestesse no dissimulent pas un savoir consommé. Ici encore
M. Cluysenaar, plus concentré, plus méditatif, a mis quelques-unes de ses meil-
leures productions, parmi lesquelles le portrait de son père — rencontré beaucoup
plus jeune sous le pinceau de Gallail —, celui de Charles Rogier et un groupe
ravissant de deux jeunes filles.

A mentionner encore, comme des plus sympathiques, un portrait de jeune
femme par M11' d’Anethan, conçu dans une gamme dont les claires harmonies et
la simplicité captivent davantage dans ce milieu où l’officiel domine; un vigoureux
portrait en pied et un pastel de grande allure par M. de Lalaing : le baron Goetlials ;
de savantes, très précises et subtiles réalisations de M. Fernand Klinopiï, un pré-
raphaélite dont le talent compte en Belgique plus d’admirateurs que d’imitateurs.
Enfin le cycle centennal se clôt par deux effigies d’intéressante actualité, signées
Portaels : Mmo Rose Caron et M. Paul Dcroulède. Elles achèvent aussi de donner
à la galerie improvisée son caractère international.

Dirai-je que l’Exposition résume, même en ses grandes lignes, l’histoire du
portrait au xix° siècle? Assurément non. A certains égards, il y a surabondance
d’éléments, à d’autres il y a pénurie. Cela est surtout vrai pour le commencement
du siècle, pour les précurseurs immédiats de notre époque éprise de réalité.

L’École belge aurait pu avoir une représentation peut-être moins abondante
mais certainement plus précise, surtout plus choisie. Mais nous savons tous à
quel point, en pareille matière, il faut compter avec les difficultés intimes d’une
entreprise, au fond très sérieuse, et dont il faut bien reconnaître que les organisa-
teurs ont triomphé de manière à mériter la reconnaissance des amis des arts.

HENRI II YM ANS .
 
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