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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 6
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Mabilleau, Léopold: Le salon du Champ de Mars, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0534

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490

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Il serait, d’ailleurs, injuste de méconnaître la haute valeur d’art
des deux autres œuvres, — celles-ci appropriées à son tempérament,
— qu’envoie M. Dagnan-Bouveret. Le Portrait de M. S. surtout m’ins-
pire un subtil attrait. Je ne connais pas le modèle, mais je suis sûr
que ce n’est pas un homme d’action : la langueur mélancolique des
traits, l’abandon de la pose, la lassitude des mains ouvertes, tout
trahit le rêveur. L’exécution, quoique large et souple, est d’un raffi-
nement merveilleux.

M. Friant n’est ni moins sincère ni moins habile : seulement,
c’est l’esprit, non la naïveté, qui domine en lui. Ses deux petits por-
traits de femme, l’une en noir, l’autre en mauve, donnent l’impres-
sion d’un Gérard Dov ou d’un Terburg. Avec une pointe d’émotion
en plus, ces adorables miniatures mettraient l’auteur au rang des
maîtres du genre, et il peut du reste espérer d’y parvenir, car il
s’est mis tôt en chemin.

Dans la note où est traitée la Discussion politique, nous ne lui
connaissons vraiment pas de rival : l’eau-forte que la Gazette
mettra sous les yeux de ses lecteurs, leur permettra d’apprécier la
finesse physionomique et la virtuosité de facture dont témoigne ce
travail.

M. Jean Béraud ne vise point à tant de perfection ni à tant de
profondeur : il se contente de saisir au vol et de fixer, le plus spiri-
tuellement du monde, les élégances parisiennes et les semblants de
passions qu’elles comportent; Monte-Carlo : Rien ne va plus! est une
esquisse très légère et très poussée tout ensemble, d’un spectacle qui
a souvent inspiré les peintres, mais plutôt dans le genre mélodra-
matique. Il y a beaucoup d’observation juste et de finesse critique
dans les figures où il a noté les diverses émotions du jeu. La foule
s’écrase chaque jour pour les voir, comme devant le 1806 de M. Meis-
sonier et le panneau de M. Puvis de Chavannes, — ce qui prouve
qu’elle est sensible à plus d’un genre d’attrait.

M. Rixens n’a ni la même souplesse ni la même sûreté d’exécution
que les précédents; c’est ce que démontrent surabondamment les
morceaux de facture qu’il expose, Y Endormie, le Printemps, la Toilette;
mais sa vision a du relief et il traduit franchement ce qu’il voit.
Le Vernissage aux Champs-Élysées est un bon tableau, bien éclairé;
j’y voudrais seulement une touche plus originale, un accent plus
personnel et plus volontaire. Le Portrait de Mlle Ducasse, très res-
semblant, manque de délicatesse et d’agrément.

M. Gervex est l’enfant gâté de la peinture contemporaine : les
 
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