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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 6
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Ephrussi, Charles; Essling, Victor Masséna: Notes sur les xylographes vénitiens du XVe et du XVIe siècles
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0544

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

obscur, dont la supplique du 24 juillet 1516, contient de très intéres-
santes indications : « Cum sit che io Ugo da Carpi Intagliador de
figure de legno sono stato longo tempo ne la Cita Vostra preclaris-
sima de Yenitia et ho consumato la mia zoventu in essa : et per
esser venuto alla eta senile, et volendo io viver del solito exercitio
ne occupar voglio il viver de altri. Nec etiam io voglio me sia
occupa et tolto l’ingegno et exercitio mio : et havendo io trova modo
novo di stampare chiaro et scuro, cosa nova et mai piu non fatta, et
e cosa bella et utile a molti chi havera piacer di disegno : et piu
havendo io intagliato, et habia a intagliar cose mai piu fatte, ne per
altri pensate.» [Collegio Notalario, reg. 26, c. 38] 1.

Enea de Parme prend [19 novembre 1546] la même qualité : « Con
ogni débita reverentia suplica Enea permegiano intagliatore, cum sit
che habia deliberato di vivere et morire in questa inclita Citta, che
havendo per sustentamento del viver suo ritrovato alcuni bellissimi
et rarissimi disegni non piu veduti ne stampati, i quali volendo lui
intagliare et mandare in luce a benefitio et utile di tutti li pittori et
sculptori et altre virtuose persone... » Le suppliant demande qu’il
soit défendu à toute personne de contrefaire ditti suuidisegni etstampe
nelle quali sia il nome di eslo Enea impresso [Senato Terra, jilza 4].

Les derniers mots de ce document «.< nelle quali sia il nome di
esto Enea impresso » prouvent que ces intagliatori, craignant avec
raison les fraudes des contrefacteurs, cherchaient à défendre leur
propriété artistique au moyen d’une marque garantie par l’obten-
tion de privilèges. Le conseil, faisant droit à la requête d’Enea,
défend à qui que se soit, in perpetuo, de placer le nom du suppliant
sous les desegni non faits par lui.

De même Serlio, professordi architectura, collaborant avec Augustino
de Musi [connu sous le nom d’Augustin Vénitien], annonce que les
dessins dus à cette collaboration seront signés S. B. 1 2 3 [Serlio Bolo-
gnose] et A. V.

1. Nous rencontrons la signature UGO sur un assez grand nombre de vignettes
ornant les livres vénitiens de celte époque, notamment sur quatre grands bois
d’un Breviarium romanum de 1518 [le premier de ces bois est copié du Transport
de l’arche du Missel de 1500],Cet Ugo est très vraisemblablement Ugo da Carpi.

2. Si l’on ne savait pas que celte initiale B. indique Bologneso et l’initiale V.

Veneziano, que de suppositions n’eussent point été provoquées par ces signatures
S. B. et A. X. Cet exemple prouve combien il serait téméraire de vouloir trouver
sous des initiales analogues des prénoms et des noms de famille bien déterminés.
Les artistes italiens de ces époques étaient souvent plus connus sous les noms de
leur patrie [Parmegiano, Cremonese, VeroneseJ que sous leur nom patronymique.
 
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