Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 3.1890)

BIBLIOGRAPHIE. 517

Triptyque de la Sainte-Trinité, peint pour Jacques Coëne, abbé de Marehiennes
(1501 + 1542), qui y est représenté comme donateur. Trouvé chez un curé de cam-
pagne, il est entré en 1882 dans le Musée de Lille.

Un autre triptyque de la Trinité, où le même abbé est représenté avec un autre
religieux que ses armes désignent, trouvé chez un paysan d’un village où l’abbaye
de Marehiennes possédait de nombreuses propriétés, appartient aujourd’hui au
Musée de Lyon.

1520- 1521. — Gomme à tous les peintres ses devanciers et ses contemporains
qui se livraient aux travaux les plus divers, les échevins de Douai demandent à
Jehan Bellegambe de dessiner le patron des robes de Wettes (quetteurs) de la
ville et « icelluy glacer de coulleur ».

L’année suivante, il donne le modèle des armoiries impériales sculptées sur une
pierre au-dessus de la porte Saint-Eloi, en même temps qu’il peint et dore celles-ci
sur d’autres pierres de la même porte.

1520. — Bien qu’aucune date précise ne puisse être assignée au polyptyque de
l’abbaye d’Anchin qui joue un rôle si important dans l’histoire du peintre de
Douai, Mer Dehaisnes croit pouvoir en fixer l’exécution vers l’année 1520 (p. 123).
L’abbé Charles Coquin ayant gouverné de 1506 à 1547, on voit qu’un long espace
d’années lui a été donné pour commander les peintures où il s’est fait repré-
senter. Cet ensemble de neuf panneaux, en partie mobiles, qui représente, étant
formé, le Triomphe de la Croix, et, étant ouvert, le Triomphe de la Trinité, est
heureusement conservé aujourd'hui, après de nombreuses vicissitudes, dans une
salle dépendant de la sacristie de l’église Notre-Dame de Douai.

Les armes du même abbé, que recouvraient celles de la famille de Créqui,
rattachent aux mêmes travaux le triptyque du Bain mystique qui, découvert à
Oloron, est entré en 18S2 au Musée de Lille. M«r Dehaisnes, d’après certaines par-
ticularités des tenants et du cimier de ces armoiries, ferait remonter le Bain
mystique ù l’année 1506, celle où le jeune abbé fut nommé en remplacement de
son oncle qui vivait encore. — Si ces conjectures sont fondées, cette œuvre serait
la première de Jehan Bellegambe qui s’y serait représenté dans l’homme qui, sur
le volet droit, retire ses chausses pour se régénérer dans le sang du Christ.

1521- 1526. — Betable de Y Immaculée Conception pour le couvent des Récollets
de Douai, dont le tableau central est perdu, mais dont les deux volets, décrits
en 1792, sont conservés dans le Musée de Douai.

1523. — Recette de 100 livres « pour avoir imprimé de bonnes assiettes à olle
pour durer contre les pluyes, peint et doré les grosses moulures de fin or du
cadran » que les échevins de Douai ont fait établir sur un des côtés du beffroi,
vers le marché au blé.

Commencement de l’exécution du relablc de la collégiale de Saint-Amé, con-
sacré à la légende de Saint-Maurand. 11 reçoit, pour ce travail, divers paiements
qui se succèdent jusqu'en 1530 où une difficulté survient à cause du jeu des pan-
neaux sur lesquels il travaillait depuis sept ans. Jehan Bellegambe réclamait qu on
lui payât les réfections nécessitées par le jeu du bois, ce à quoi les chanoines se
refusèrent d’abord pour finir par lui accorder, en 1531, un angelot pour sa peine.

1524. — Plan de la région qui s’étend de la Scarpe ùla Somme que la ville de
Douai envoie ù l’Empereur.

1525. — Membre, lui quatrième, d’une commission composée, en outre, d’un