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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

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Nr. 1
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Lostalot, Alfred de: Revue musicale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0092

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REVUE MUSICALE

Théâtre de l’Odéon : Béatrice et Bénédicte opéra-comique en 2 actes, paroles et musique
de Berlioz. — Théâtre de l’Opéra : Zaïre, opéra en 2 actes, paroles de MM. Édouard
Blau et Louis Besson, musique de M. Véronge de la Nux ; Le Rêve, ballet en 2 actes,
de M. Édouard Blau, musique de M. Léon Gastinel. — Théâtre de l’Opéra-Comique :
La Basoche, opéra-comique en 3 actes, paroles de M. Albert Carré, musique de M. André
Messager. — Hippodrome : Jeanne d'Arc, légende mimée, musique do M. Ch. Widor.

Berlioz avait 59 ans quand il composa Béatrice et Bénédict : il était le
maître à la fois acclamé et conspué de chefs-d’œuvres tels que Roméo et la
Damnation de Faust; ses T.royens venaient d’être reçus, en principe, à l’Opéra.
L’idée d’écrire « un opéra italien fort gai 1 », — ce sont ses expressions —
sur la comédie de Shakespeare : Beaucoup de bruit pour rien, lui avait déjà
passé par la tète, trente ans auparavant; il résolut de la mettre à exécution
quand Benazet, l’imprésario célèbre de Bade, lui demanda un ouvrage de
demi-caractère pour l’inauguration du nouveau théâtre de cette ville. La
première représentation eut lieu le 9 août 1862. Un instant le maître put
espérer que son ouvrage passerait directement de Bade à l’Opéra-Gomique
de Paris et, dans ce but, il se préoccupa de donner plus d’importance à la par-
tition en introduisant au dernier acte un trio nouveau et un grand ensemble
vocal. Mais son espérance fut vaine; il connut une fois de plus ces succès sans
lendemain qui énervent un artiste et le découragent autant qu'une défaite.

Pour composer le scénario de Béatrice et Bénédict, Berlioz s’est borné à
faire quelques emprunts à la comédie de Shakespeare; il n’a retenu que
l’aimable conte des deux amants qui se querellent sans cesse, jusqu’au jour
où leurs véritables sentiments sont dévoilés par la ruse innocente qu’imagine
le couple heureux et si bien d’accord de Héro et de Claudio. Le reste est de lui;
il a surchargé, inutilement à notre avis, ce léger canevas de hors-d'œuvre
où la personnalité du musicien aigri par la lutte se répand en railleries contre
ses ennemis imaginaires ou réels : les chefs d’orchestre, les choristes et les
professeurs de fugue. L’intervention du maître de chapelle Somarone (en
français : bète de somme), toute plaisante qu’elle soit, détonne un peu dans
le milieu de féerie où se déroule le gracieux badinage de Shakspeare, et lui
enlève de cette unité qui est si nécessaire aux ouvrages de théâtre.

Quant à l’œuvre musicale, nous ne comprenons guère le jugement sévère
qu’a porté sur elle une bonne partie de la presse. Berlioz accablé de fatigue
et d’ennuis, aux prises avec une de ces amours de tête qui le rendaient si
malheureux, au lendemain même d’un double veuvage qui l’avait accablé,

L Hector Berlioz, sa vie et ses œuvres, par Adolphe Jullien.
 
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