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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

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Nr. 5
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0451

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414

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

xve siècle, et bien que le style de son architecture soit resté fidèle aux
traditions du moyen âge français, on y remarque cependant des traces
manifestes de l’influence italienne qui commençait à envahir notre
école. Les arcades, les balcons et les couronnements des lucarnes de
la cour présentent de charmants motifs de sculpture décorative ; ils
sont surpassés par l’originalité élégante de la chapelle dont le sanc-
tuaire est disposé dans une tourelle en encorbellement soutenue par
un pilier formant au rez-de-chaussée une double arcade à nervures
accentuées. Un escalier à cage évidéedans la pierre, conduit à la cha-
pelle veuve aujourd’hui des statues agenouillées de la famille d’Am-
boise, qui remplissaient les niches surmontées de dais ouvragés dans
le style flamboyant des dernières années de l’art ogival. Il ne reste
de la décoration intérieure que celle d’une pièce occupée par Marie
d’Angleterre après la mort de Louis XII, et désignée sous le nom de
chambre de la reine Blanche. Ces peintures qui ont été retrouvées sous
une couche de badigeon, et qui ont dû, par suite, être restaurées, se
développent en forme de frise dont les motifs sont empruntés aux ara-
besques qui venaient d’ètre découvertes récemment dans les ruines
de Rome. Nous avons déjà cité plusieurs des monuments qui ont été
transportés à l’hôtel de Cluny, après avoir été découverts ou réservés
lors des démolitions opérées dans les divers quartiers de la capitale.
Le Musée possède, en outre, des pièces nombreuses et intéressantes
pour l’histoire de chacune des branches de la décoration. Toutes pré-
cieuses qu’elles soient pour les artistes et pour les amateurs, elles ne
sauraient cependant trouver place dans notre étude rigoureusement
consacrée aux monuments parisiens.

On a récemment mis en vente la décoration d’un salon provenant
de l’une des maisons de la rue du Cloitre-Saint-Benoit, aujourd’hui
rue de Cluny. Ce salon avait été peint pour le graveur Demarteau qui
habitait primitivement à l’enseigne de la Cloche rue de la Pelleterie.
Il fut transporté après sa mort, par son fils également graveur, dans
la rue du Cloitre-Saint-Benoit, lorsqu’il vint l’habiter. D’une conser-
vation irréprochable, cette pièce présentait le caractère particulier
d’une œuvre exécutée pour un artiste, par les plus habiles peintres de
son temps qui étaient ses amis, tels que Boucher et Fragonard. La
décoration générale simulait un berceau de jardin en treillage, dont
les losanges dorés étaient recouverts de plantes grimpantes, de roses
et de capucines. Au milieu de cet entourage étaient peints des pan-
neaux dont les sujets semblaient ouvrir une vue sur la campagne.
Les quatre plus étendus représentaient des motifs champêtres : un
 
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