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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Mais deux opinions restent encore en présence. M. Castan invoque
des arguments plausibles en faveur de la ville de Saint-Claude, dans
les montagnes du Jura; M. Garnier en allègue d’autres au profit du
village de Talant, distant de quelques kilomètres de Dijon. La
première hypothèse nous avait paru d’abord
la plus vraisemblable; nous penchons à nous
rallier désormais à la seconde : tout récem-
ment, en effet, la preuve vient d’être acquise
qu’il existait des Sambin à Talant aussi bien
qu’à Saint-Claude à la fin du xve siècle et dans
la première moitié du xvie.
On ignore aussi la date exacte de sa nais-
sance ; mais en la circonscrivant aux entours
de l’année 1520, on n’est sûrement pas loin
de la vérité. D’après des conjectures très
probables, il eut pour père un maître menui-
sier, nommé également Hugues Sambin, qui
demeurait à Dijon en 1548 et y mourut en
1562 *. Lui-même y fut reçu maître menuisier
le 8 mars 1549. L’année précédente, il avait
épousé la fille d’un menuisier de Troyes, Jean
Boudrillet 1 2 3, fixé à Dijon où il était venu en
1527 pour sculpter les stalles de l’église de
Saint-Bénigne. Le séjour de Sambin dans la
capitale de la Bourgogne est dès lors constaté
presque sans interruption jusqu’en 1565. 11
est choisi pour « maître juré » de sa corpo-
ration en 1553, 1554, 1556 et 1560. Mais
i'amnïao de clôture chez lui comme chez tant d’autres artistes
(cimpeiie du Palais de justice, je phoque qualifiés modestement de huchiers
d I)IJ0n)' ou de maçons, le menuisier avait l’étoffe d’un
sculpteur, d’un ingénieur et d’un architecte. En 1557 et 1563,
1. On a contesté la coexistence à Dijon de deux Hugues Sambin, 1 un et l'autre
maître menuisier, et nié la date de la mort de l’un en 1562. Si leur degré de
parenté n’est pas positivement établi, il est incontestable qu’un maître menuisier
dijonnais appelé Hugues Sambin mourut en 1562. Cette date résulte non pas d’un
prétendu document du début du xvne siècle, mais de pièces authentiques annexées
à un rôle d’imposition de 1562.
2. La tradition avait jusqu’à présent transformé ce Boudrillet en Gaudrillet et,
qui pis est, fait de lui le gendre de Sambin.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Mais deux opinions restent encore en présence. M. Castan invoque
des arguments plausibles en faveur de la ville de Saint-Claude, dans
les montagnes du Jura; M. Garnier en allègue d’autres au profit du
village de Talant, distant de quelques kilomètres de Dijon. La
première hypothèse nous avait paru d’abord
la plus vraisemblable; nous penchons à nous
rallier désormais à la seconde : tout récem-
ment, en effet, la preuve vient d’être acquise
qu’il existait des Sambin à Talant aussi bien
qu’à Saint-Claude à la fin du xve siècle et dans
la première moitié du xvie.
On ignore aussi la date exacte de sa nais-
sance ; mais en la circonscrivant aux entours
de l’année 1520, on n’est sûrement pas loin
de la vérité. D’après des conjectures très
probables, il eut pour père un maître menui-
sier, nommé également Hugues Sambin, qui
demeurait à Dijon en 1548 et y mourut en
1562 *. Lui-même y fut reçu maître menuisier
le 8 mars 1549. L’année précédente, il avait
épousé la fille d’un menuisier de Troyes, Jean
Boudrillet 1 2 3, fixé à Dijon où il était venu en
1527 pour sculpter les stalles de l’église de
Saint-Bénigne. Le séjour de Sambin dans la
capitale de la Bourgogne est dès lors constaté
presque sans interruption jusqu’en 1565. 11
est choisi pour « maître juré » de sa corpo-
ration en 1553, 1554, 1556 et 1560. Mais
i'amnïao de clôture chez lui comme chez tant d’autres artistes
(cimpeiie du Palais de justice, je phoque qualifiés modestement de huchiers
d I)IJ0n)' ou de maçons, le menuisier avait l’étoffe d’un
sculpteur, d’un ingénieur et d’un architecte. En 1557 et 1563,
1. On a contesté la coexistence à Dijon de deux Hugues Sambin, 1 un et l'autre
maître menuisier, et nié la date de la mort de l’un en 1562. Si leur degré de
parenté n’est pas positivement établi, il est incontestable qu’un maître menuisier
dijonnais appelé Hugues Sambin mourut en 1562. Cette date résulte non pas d’un
prétendu document du début du xvne siècle, mais de pièces authentiques annexées
à un rôle d’imposition de 1562.
2. La tradition avait jusqu’à présent transformé ce Boudrillet en Gaudrillet et,
qui pis est, fait de lui le gendre de Sambin.