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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 6
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0558
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515

CORRESPONDANCE DE BELGIQUE.

nous avons là ce que les derniers salons de peinture ont produit de meilleur.

On peut voir, dans la même salle du Musée, deux œuvres léguées à l’Etat par
M. Champion de Villeneuve et exposées sous le nom de Géricault. Un Général suivi
de son état-major (il s’agit d'Alexandre Ier de Russie) et une Chasse à l’ours. S’il a pu
m’arriver de déplorer le peu d’empressement que mettent les particuliers à enrichir
nos musées, je me rétracte : Si nos galeries publiques ne sont destinées à recevoir
que de pareils accroissements, il faudra que la loi intervienne pour prohiber toute
donation ultérieure. Léguer à un Musée et sous le nom illustre de l’homme qui a
signé le Naufrage de la Méduse, deux productions aussi vraiment lamentables et
dont, par surcroît, l'une, la Chasse ci l'Ours, reproduit certainement un tableau de
Querfurt ou de Pierre Potter, constitue, en somme, une plaisanterie dont les plus
généreuses intentions ne suffisent pas à faire absoudre l’auteur.

On s’occupe sérieusement à Bruxelles de la constitution d’une Société d’En-
couragement des Beaux-Arts, modelée sur les institutions qui, depuis plus d’un
siècle, fonctionnent à Anvers et à Gand On sait qu’à Bruxelles c’est à l'État qu’in-
combe le soin des expositions. Le médiocre succès du dernier Salon de Bruxelles a
remis sur le tapis, et cette fois de la manière la plus sérieuse, le projet déjà
ancien, de grouper toutes les forces artistiques de la capitale, artistes et amateurs,
en vue de l’organisation des Salons triennaux.

Le public serait admis, en retour de certains avantages, à s’associer à l’entre-
prise par sa souscription; l’État interviendrait par voie de subsides. Le principal
avantage de la réforme serait d’intéresser plus directement le public aux choses
d’art, l’exposition étant appelée à devenir eu quelque sorte la sienne.

A la tête des promoteurs figure le duc d’Ursel, membre du Sénat. Par tradi-
tion non moins que par goût, nul n’était mieux désigné pour donner à l’institution
nouvelle l’impulsion nécessaire. Le effet, le grand-père du duc fut, dans les pre-
mières années du siècle, le président de la Société des Beaux-Arts qu’il s’agit de
faire revivre.

A la mode anglaise, le Musée des Antiquités du Parc du Cinquantenaire nous a
donné une Loan Exhibition de la collection des vases et terres cuiles helléniques de
M. Alph. Van Branteghem, un des ensembles du genre les mieux choisis que l’on
sache en dehors des musées. S’il n’appartient pas au premier venu de faire une
pareille collection, c’est moins encore au point de vue des ressources matérielles,
pour considérables qu’elles soient, qu’au point de vue de l’étendue du savoir que
suppose la recherche de ses éléments. M. Van Branteghem se révèle tout ensemble
homme de goût et d’érudition. 11 s’est, depuis un grand nombre d’années, appliqué
avec une persistance fort grande à rechercher les produits de l’art de terre chez
les Grecs, à toutes les époques de leur histoire. En dehors de la beauté des exemplaires,
c’est surtout à réunir les types signés que s'est attaché le collectionneur. Il y est
si bien parvenu qu’après le Musée Britannique, sa collection, m'a-t-on assuré, est
celle où se rencontrent le plus de spécimens d’auteurs connus. Dès le vne siècle
nous rencontrons ici des noms de potiers illustres, ces potiers dont le nom même
se confond avec les origines de l’art. Il va sans dire que, pour signer un vase, il
fallait que son auteur le jugeât parfait. Il y a ensuite cette autre circonstance
qu’une œuvre signée sert de détermination aux spécimens de même origine. Plût
 
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