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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 3
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Ephrussi, Charles: Exposition internationale du théâtre et de la musique à Vienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0269

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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glorieusement, Roméo et Juliette de Gounod. Parmi les illustres étrangers, Gluck,
Haydn, Beethoven, Sacchini et Mozart, représenté par un très curieux manuscrit
de six sonates composées par lui à l’âge de dix-huit ans, pendant son second
séjour à Paris et publiées par l’éditeur Sieber (appartenant à Mme veuve Techener) ;
une lettre de ltossini recommandant le jeune Bizet au professeur Romani, un
autographe de Chopin, un Chansonnier manuscrit de Mme du Barry, quatre
partitions aux armes de Marie-Antoinette (Conservatoire), et un état des dépenses
des opéras l’Amour à Cythère et la Prise de Jéricho, approuvé par Napoléon Ier.

Les plus intéressants autographes d’artistes dramatiques sont ceux de La Grange,
le camarade, l’éditeur et l’historiographe de Molière, d’Élisabeth Béjart, de la
Camargo, de Mlle Duménil, de Préville, de Bellecour, de Lekain et de Talma, de
MIIes Mars et de Rachel. Enfin le manuscrit autographe des célèbres Mémoires de
Mlle Clairon qui fait partie du riche cabinet de M. Brenol.

Dans cette rapide revue de l’Exposition, où nous avons dû omettre autant de
belles choses que nous en avons signalé, nous nous sommes attaché à faire
ressortir la nouveauté de l'idée et la ferme direction qui a présidé à l’exécution
de l’œuvre. Le succès a été tel que déjà l’ambition rivale des plagiaires s’est
éveillée; on a parlé d’une exposition grandiose du théâtre et de la musique à Paris
pour l’année 4893, comme d’un projet entièrement nouveau, sans reconnaître
l’honneur de la priorité qui revient de droit à l’Exposition viennoise, en contestant
même l’éclatante réussite de cette exposition. Qu’on veuille faire plus grand et
mieux s’il est possible à Paris qu’à Vienne, c’est là un légitime désir : mais pour-
quoi ne pas rendre justice à l’initiative prise par d'autres, à leurs efforts persévé-
rants et aux résultats obtenus? Pourquoi présenter comme une création ce qui ne
pourra être qu’une imitation? Nous souhaitons aux organisateurs de l’Exposition
projetée un même zèle, un même triomphe et autant de modestie.

Si l’on songe que l’Exposition du Prater est une entreprise tout à fait privée,
sans aucun concours officiel, menée à bonne fin avec les ressources limitées
provenant de contributions volontaires, qu’elle a tenu toutes ses promesses, sans
défaillance ni forfanterie, qu’elle a été prête au jour dit, on doit un juste tribut
d’admiration à tous ceux qui ont concouru à l’organisation de cette exposition
d’un genre si nouveau. Rendons surtout hommage à la vaillante activité de la prin-
cesse de Metternich qui s’est consacrée tout entière à l’œuvre dont elle-même avait
conçu 1 idée première et le plan général. Seule, elle pouvait grouper autour d'elle
les collaborations les plus dévouées, obtenir des amateurs les séparations toujours
douloureuses du possesseur et de la merveille possédée, stimuler les bonnes volontés
languissantes, unir à une énergie toute virile la délicatesse féminine et la plus
subtile diplomatie.

C. E.
 
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