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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Hymans, Henri: Le Musée du Prado, 6, Les écoles du nord: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0355

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340

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

tous les caractères de l’authenticité dans cette étude très conscien-
cieuse de la physionomie et des détails nombreux du costume très
élégant dont Albert Dürer a fait choix pour faire valoir sa gracieuse
personne. Le petit fond de paysage aussi est charmant.

Quant au Portrait d'homme, dont on prétend faire un membre
de la famille Irahoff, c’est une des oeuvres capitales du maître, peut-
être le plus beau de ses portraits, après le fameux Holzschuher,
de Berlin. Nous en donnons plus haut une reproduction.

A tous égards, cette peinture rentre dans la catégorie des œuvres
datant du séjour de son auteur dans les Pays-Bas, car il s’en faut de
beaucoup que l’on ait pu jusqu’ici reconstituer l’ensemble des travaux
de cette période mentionnée par le grand peintre dans son Journal
de voyage. Au surplus, la physionomie même du vieillard, cet œil gris
et froid, la coupe de visage, et jusqu’à la forme du vêtement, évoquent
plus directement l’idée d’un bourgeois d’Anvers que d’un citoyen
de Nuremberg.

J’ai mentionné plus haut les deux groupes de femmes restitués
par M. Narck à Hans Baldung Grtin. L’un d’eux, Y Harmonie, est
reproduit ici à la page précédente. J’ajoute que leur auteur mourut
à Strasbourg en 1545, et que deux ans plus tard les panneaux, d’après
une inscription qu’ils portent au revers, étaient donnés par le comte
de Solms, Frédéric Magnus, au prince de Ligne et d’Arenberg, lequel se
trouvait alors à Francfort, investi d’un commandement dans l’armée
que l’empereur réunissait pour combattre les princes allemands.

Le fait est assez curieux, car Frédéric de Solms était du côté des
princes protestants.

Sous le millésime de 1544, deux curieuses peintures de Lucas
Cranach le Vieux nous montrent l’empereur à la chasse, non loin de
la Moritzburg, en compagnie des ducs de Saxe. Ces peintures que l’on
avait jadis songé à attribuer à Jérôme Bosch (!), sont, au point de vue
historique, d’un intérêt considérable. M. Schuchardt ne les a point
comprises dans sa monographie de Cranach ; elles appartiennent à une
série dont le Belvédère, à Vienne, possède une œuvre complémentaire,
datée de la même année et de physionomie absolument identique.

HENRI H YM AN S.

(La suite prochainement.)
 
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