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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 2
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0127

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120

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Le xiv° siècle fut à Florence le grand siècle de l'architecture.
C'est lui qui donne à la ville son incomparable beauté. Supposez un
instant que l’on fasse disparaître ces admirables édifices qui sont le
Palais vieux, le Bargello, la Loggia dei Lctnzi, le Bigallo, Or san Michèle,
le Campanile et le Dôme, que resterait-il de Florence ‘?

La décoration de ces édifices, et notamment celle du Campanile, du
Dôme et d'Or san Michèle va occuper une foule de sculpteurs pendant
un demi-siècle et nous verrons ainsi se créer cette grande école de
sculpture dont Donatello fut le plus illustre représentant.

Pour cette période, grâce aux pièces d’archives, nous connaissons
les noms de la plupart des artistes, mais il règne encore une grande
incertitude relativement aux œuvres cà leur attribuer; c’est pourquoi,
au lieu de poursuivre notre marche en étudiant un à un les artistes
florentins, nous prendrons, comme divisions de notre travail, les
monuments eux-mêmes, le Campanile, la Loggia clei Lcmzi, le Dôme et
Or san Michèle, et il se trouve qu’en agissant ainsi nous suivrons une
classification chronologique assez satisfaisante.

Le Campanile. —Nous avons parlé précédemment des statues qui
décorent la face septentrionale du Campanile et nous les avons
rattachées au style d’André de Pise, en leur assignant une date
voisine de 1340. Les quatre statues de la face méridionale, de style
sensiblement plus avancé, sont postérieures sans doute d’un quart de
siècle.

Nous avons vu jusqu’ici les écoles de Toscane suivre fidèlement
l’évolution de l’école française et adopter, quoique très retarda-
taires, les deux grandes formes d’art qui avaient régné en France
pendant le siècle précédent. L’école de Nicolas de Pise avait été
majestueuse comme l’école française des premières années
du xme siècle, et celle d’André de Pise gracieuse et élégante
comme l’école française de la fin du siècle. Dans ces statues du
Campanile apparaît une nouvelle tendance, semblable à une troi-
sième manière qui se fit jour en France dans les premières années
du xive siècle, je veux parler de la recherche de l’énergie du
caractère. Dans ce nouveau style, l’école française s'éloigne de la
simplicité pour se préoccuper des effets décoratifs, creusant profon-

L Le xme siècle avait construit la Trinité, Sainte-Marie-Majeure, Sainte-Marie-
Nouvelle, Santa-Croce. Au xieel au xne siècle, plus purement italiens, appartiennent
San Miniato et Je Baptistère.
 
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