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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 2
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0135
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128

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Quoiqu’il en soit sur ce point, l’influence de l’art antique, encore
douteuse dans la porte des Chanoines, apparaît plus clairement dans
la porte de la Mandorla et se manifeste par la présence de petites
figurines nues, placées au milieu des pilastres, sans que rien motive
leur présence, uniquement introduites comme un charmant motif de
décoration. Mais l’existence de ces petites figures ne doit pas suffire
pour nous faire méconnaître le caractère général de la porte qui
n’appartient en rien à la Renaissance et peut être considérée comme
le produit le plus pur du génie florentin dans toute l’indépendance
de sa pensée. L’art antique a pu conseiller quelques statuettes, mais
il n’a rien pu dire sur l’ordonnance générale et sur les éléments de
la décoration qui appartiennent tous à l’art gothique florentin.
Surtout, il ne pouvait inspirer ce sentiment de jeunesse et cette vir-
ginité qui font, de ces figures descendues de l’Olympe, des Anges
du Paradis chrétien.

■ Le tympan de la porte des Chanoines est décoré d’une statue de
la Vierge adorée par les Anges. Cette statue est fort belle, elle est de
si excellent style qu’on a pu croire longtemps qu’elle datait des pre-
mières années du xiv® siècle et qu’elle était l’œuvre de Jean de Pise.
Nous savons aujourd’hui qu’elle fut sculptée en 1402 par Lorenzo di
Giovanni d’Ambrogio1.

Cette décoration des tympans par des statues en ronde bosse est
une méthode particulière à la Toscane. Comme exemple semblable à
celui de la porte des Chanoines, nous pouvons citer la porte du
Baptistère de Pise, celle du Baptistère de Pistoia, la Porte principale
aujourd’hui détruite du Dôme de Florence et celle du Dôme
d’Orvieto.

Au surplus, la Toscane, au xme et au xive siècle, n’a pas attaché
une grande importance à cette décoration des tympans. Nombre de
tympans n’ont même jamais été ornés, témoin ceux des trois portes
de la cathédrale de Sienne.

En France au contraire, la décoration des tympans, à l’aide de

di Giovanni Tcdesco, loin d’être considérée comme un apport nouveau de la
Renaissance, devrait être tenue pour une dernière floraison de l'art gothique. « Ce
qui est antique ici, dit M. Miintz (Hist. de l’art pendant ta Renaissance, I, 513),
c'est l’idée, non le style; la facture en effet est rude, vulgaire, véritablement ger-
manique. »

G Comparer celte Vierge avec la Vierge de l’église de Marluret à Riom,
fin xiv5 siècle (Gravée dans l’Art gothique de M. L. Gonse).
 
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