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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 4
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Palustre, Léon: Germain Pilon, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0286

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274

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de son second fils, Charles IX, était devenue régente, le 5 dé-
cembre 1560, ne pouvait manquer de s’engager dans une voie si
favorable aux Arts. Elle le fît même avec d’autant plus de prompti-
tude que, durant les dix-sept mois du règne de François II, son
éloignement des affaires lui avait laissé le temps de tout préparer.

Il n’y a donc pas lieu de s’étonner, en 1561, de voir déjà figurer
la mention suivante : « A Germain Pillon, sculpteur, la somme de
200 livres, à luy ordonnée par ledit abbé de Saint-Martin, pour la
sépulture et façon de trois figures de marbre blanc pour la construction
de la sépulture du cœur du feu Roy Henry. » Un second payement, à
peu près d'égale somme, effectué l’année suivante, indique également
qu’à cette date l’œuvre est toujours en voie d’exécution. Mais, en
1563, la formule change et l’artiste reçoit 850 livres pour « trois
figures de marbre, en une pièce, qui portent un vase dedans lequel
est assis le cœur du feu Roy Henry dernier, en l’église des Célestins ».
Tout est bien terminé et il ne s’agit plus d’un acompte, mais d’un
règlement définitif.

Les trois figures de marbre dont parlent les Comptes ont été jus-
tement baptisées du nom des Trois Grâces. On ne saurait voir là,
comme le voulaient les Célestins, les trois vertus théologales. Une
inscription gravée sur un côté du piédestal dit expressément, en
parlant du cœur du roi :

COR QVONDAM CHA-
RITVM SE DEM, COR
S VMM A SECVTVM,

TRES CHARITES
SVMMO VERTIGE
IVRE FERVNT.

Il est même probable que le choix d’un motif assez peu fait en
apparence pour prendre place dans une église, appartient à la reine.
Au temps de sa jeunesse, elle avait vu, à la librairie delà cathédrale
de Sienne, le beau groupe des trois filles de Jupiter et de Vénus, et
rien ne lui paraissait plus naturel que de s’inspirer de ce chef-d’œuvre
de l’antiquité pour le support dont on avait besoin. La difficulté
consistait uniquement à trouver un artiste qui par sa position relati-
vement modeste ne fût pas à même d’opposer ses propres idées. C’est
pourquoi, au lieu de s’adresser, par exemple, à Jean Goujon ou à
Pierre Bontemps, les maîtres alors en possession de la renommée,
Catherine eut recours à Germain Pilon. Avec un jeune homme de
 
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